Algérie: la Coface pessimiste sur le risque pays algérien

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Le 24/01/2018 à 19h21, mis à jour le 24/01/2018 à 19h22

Rien ne va plus en Algérie, selon la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface), qui estime que durant l'année 2018, le ralentissement de la croissance et l'inflation devraient s'accentuer.

La reprise en Algérie n'est pas pour demain. La Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur estime que l'année 2018 devrait être marquée par la poursuite du ralentissement, dans un contexte d'inflation. 

"En 2018, l’économie devrait continuer à ralentir. La reconduite des quotas dans le cadre de l’accord OPEP devrait limiter la croissance du secteur pétrolier, déjà pénalisée par le manque d’investissement et l’arrivée à maturité de certains champs", signale la Coface dans son dernier rapport consacré à l'Algérie. Le spécialiste français de l'assurance du commerce extérieur n'est pas tendre avec le pays maghrébin et il n'entrevoit pas une reprise à très court terme. Selon lui, les effets de la nouvelle loi, qui vise à accroître l’attractivité du secteur auprès des investisseurs étrangers en limitant les restrictions imposées aux compagnies étrangères, ne devraient pas être visibles à court terme, même si elle était mise en place en 2018.

Pire, "l’activité hors pétrole devrait montrer des signes d’essoufflement". Et comme "les autorités entendent poursuivre leur soutien à la consommation en augmentant les dépenses sociales", c'est l'investissement public qui sera le plus grand perdant. 

De plus, la loi sur le financement non conventionnel, qui permet à la Banque centrale de battre monnaie pour financer le déficit public, ne fera qu'accentuer "les pressions inflationnistes". Donc, il faut s'attendre à une hausse de l'inflation qui pourrait atteindrre un taux de 6% selon les prévisions les plus optimistes. 

Pire, le déséquilibre des comptes du trésor public et celui de la balance des paiements, qu'on appelle les déficits jumeaux, ne sont pas prêts d'être résorbés. "La situation budgétaire continue de souffrir des conséquences de la baisse du prix du pétrole. Le déficit public a légèrement diminué en 2017, mais reste à deux chiffres. La légère hausse du prix du baril en 2017 a permis une augmentation des recettes fiscales mais les dépenses n’ont que faiblement baissé. Bien qu’en légère diminution, le déficit public devrait rester conséquent en 2018", souligne la Coface. 

Quant aux comptes extérieurs, ils demeurent fortement déficitaires depuis 2015. "Les exportations algériennes, composées principalement de pétrole, ont légèrement augmenté en 2017 et cette hausse, bien que faible, devrait se poursuivre en 2018", affirme toujours l'organisme français. 

A cela s'ajoute un climat social délétère qui ne fera que s'envenimer. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 24/01/2018 à 19h21, mis à jour le 24/01/2018 à 19h22