CAN 2019: le destin des Fennecs et des Lions entre les mains de deux amis d'enfance

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Le 16/07/2019 à 13h37, mis à jour le 16/07/2019 à 13h39

Ils sont nés à un jour d'intervalle, sont amis d'enfance, ont évolué dans le même club et vendredi 19 juillet, ils s'affrontent en finale de Coupe d'Afrique des Nations de football. Les deux entraîneurs algérien et sénégalais qui vont mener leur pays vers la gloire ont déjà une histoire fabuleuse.

Ce sont deux entraîneurs, qui ont été autrefois les joueurs de leur équipe nationale respective, qui vont s'affronter en finale de coupe d'Afrique des Nations (CAN), ce vendredi 19 juillet.

Le fait est suffisamment rare dans une Afrique du football, où ce sont le plus souvent les coachs européens, en général, et français, en particulier, qui continuent de diriger la majorité des équipes des grandes nations de ce sport roi. 

Aliou Cissé, l'entraîneur des Lions de la Teranga et son ami Djamel Belmadi, à la tête des Fennecs, font excetion et ont, à tous deux, un destin bien particulier. 

Ils ont ainsi vécu dans le même quartier, dès leur tendre enfance, à Champigny-sur-Marne, une ville de banlieue au sud-est de Paris.

Une petite différence, tout de même: si Belmadi est né en France, Aliou Cissé a quant à lui vu le jour dans la verte Casamance, à 6.500 kilomètres de là, bien plus au sud. 

Mais dès l'année 1985, les deux compères se retrouvent ensemble dans le quartier du Bois-l'Abbé, mais n'ont toutefois pas eu la possibilité de nouer dès cette époque une amitié.

Ce n'est qu'un peu plus tard qu'ils feront réellement connaissance, alors qu'ils ont entamé leur formation footballistique.

Autre détail troublant: à un jour près, ils auraient pu célébrer leur anniversaire ensemble, l'un étant né le 24, l'autre le 25 mars 1976. 

«Nous sommes des enfants du «9-4», avait confié Aliou Cissé. Djamel et moi, on se connait depuis très longtemps, depuis nos années de formation, lui au PSG et moi à Lille», rapporte CNews, citant le technicien sénégalais. 

La carrière des deux hommes est marquée par leur passage dans différents clubs de renom. 

Les supporters des Lions de la Téranga se souviennent encore d'un Aliou Cissé à la crinière bien fournie, jouant le rôle de capitaine, vociférant ses instructions à la solide défense de l'équipe sénégalaise, au Japon, lors de la Coupe du Monde de 2002.

Cette année-là, le Sénégal a fini en quarts de finale.

Quelques mois plutôt, ce même capitaine et son équipe se trouvaient en finale de la coupe d'Afrique, pour la première et unique fois de l'histoire avant ce très attendu vendredi 19 juillet. Une finale qui avait été perdue contre le Cameroun aux tirs au but. 

Aliou Cissé est passé par Lille, Sedan, le PSG, Montpellier, Birmingham, Portsmouth et Nîmes, avant de prendre sa retraite de joueur en 2009. Son repos ne durera que 3 ans, le temps de finir une formation d'entraîneur.

Si dès 2012, il devient entraîneur, la Fénération sénégalaise de Football ne lui confiera toutefois que l'équipe des cadets des Lions de la Téranga, ainsi qu'un poste d'adjoint d'Alain Giresse, le coach français, qui avait été entraîneur de la Tunisie, qu'il avait réussi à battre en demi-finale.

Il faudra à Aliou Cissé le lobbying de ses anciens coéquipiers, d'Elhadji Diouf et autres Habib Bèye ou encore Ferdinand Coly, Diomansy Camary et Henry Camara pour qu'on lui confie l'équipe enfin A en 2015. 

En 2017, l'élimination du Sénégal, pourtant favori de la compétition, dès les quarts de finale, lui reste au travers de la gorge. La Fédération lui renouvelle pourtant sa confiance, et Cissé promet d'aller en finale en 2019. Pari réussi. 

Quant à Djamel Belmadi, cet ancien milieu offensif a été essentiellement formé au PSG. Mais comme tout bon professionnel, il a fait le tour des clubs européens, voire asiatiques avant de prendre sa retraite.

Il est ainsi allé de Martigues, au Qatar, en passant par Cannes, Vigo, Manchester City, Southampton et Valenciennes.

Néanmoins, c'est au mythique club de l'Olypique de Marseille qu'il acquérira ses lettres de noblesses de 2000 à 2003.

Mais c’est à l’OM qu'il a le mieux réussi (2000-2003).

Quand, il y a un peu plus d'une année, la révolution algérienne n'avait pas encore commencé, c'est dans les stades qu'on entendra les premiers "Dégage".

C'est le public algérien qui avait alors demandé le limogeage de Rabah Madjer, entraîneur qui n'avait réussi à obtenir qu'un seul point sur 18 possibles lors des six matchs de qualification, en Coupe du Monde 2018.

L'Algérie avait alors terminé bonne dernière de son groupe. Depuis que Belmadi est entré en jeu, les choses sont bien différentes. Les Fennecs n'ont perdu aucun match depuis le début de l'année. 

Aliou Cissé et Djamel Belmadi se sont rencontré en match de poule lors de ce tournoi, le 27 juin dernier, une confrontation qui avait tourné à l'avantage du sélectionneur algérien (1-0).

Les 16 millions de Sénégalais espèrent, au moins, le score inverse lors de cette finale pour que les Lions de la Teranga brandissent enfin le trophée, la première fois de leur histoire.

En Algérie, les 42 millions de supporters rêvent d'un deuxième sacre, après celui, mémorable, de 1990.

Le sort de ces deux nations est désormais entre les mains de ces deux amis d'enfance. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 16/07/2019 à 13h37, mis à jour le 16/07/2019 à 13h39