“Si vous invitez l’Algérie et vous ne donnez pas de l’importance à ses filles et à ses fils, vous avez tout perdu: l’Algérie, son peuple et son gouvernement”. Hier, samedi 5 novembre, en clap de fin du Festival de Carthage qui a duré huit jours, l'actrice algérienne Bahia Rachdi n'a pas pu retenir ses larmes. Elle affirme avoir vécu une humiliation tout au long du Festival où les professionnels du cinéma algérien ont été relégués au second plan. La goutte d'eau qui a fait débordé le vase est sans doute la cérémonie de clôture, pendant laquelle, tout le monde aspire à être sous le feux de la rampe.
Malheureusement, les professionnels algériens du septième art ont été purement et simplement jetés au fond de salle, totalement dans la pénombre. De sorte que la délégation algérienne a été la moins visible. “J’ai l’impression, depuis mon arrivée ici, que la délégation algérienne est délaissée”, a-t-elle dit, ajoutant que les organisateurs de cette manifestation ainsi que la presse se sont totalement désintéressés du sort réservé à la délégation algérienne. Elle ne trouve pas de mots assez durs contre les autorités tunisiennes en général et des organisateurs en particulier.
Le fait est que dans ce genre de manifestation, les organisateurs tombent souvent dans le piège de n'accorder de l'importance qu'à ceux qui comptent réellement. Il se trouve malheureusement, que le cinéma algérien de ces dernières années est totalement agonisant. D'ailleurs les internautes n'ont montré aucune compassion envers la pauvre dame. Chacun y est allé de sa condamnation. Pour Farid Ait Kaci, le sort des acteurs et réalisateurs algériens a été largement mérité, car ils font comme Rantanplan, le fameux chien du héros de la bande déssinée Lucky Luke. Il ajoute notamment que cet état de fait s'explique par les politiques. Ainsi, faisant allusion à quatre élections de Bouteflika, il affirme que "c'est l'Algérie de 1999, 2004, 2009, 2014 et cela sera pire en 2019". Et de terminer ironiquement: "en attendant, je suce mon pouce".