En dépit des intentions des gouvernements des deux pays, matérialisées par la signature de nombreux accords bilatéraux lors des sessions de grandes commissions mixtes algéro-tunisiennes, les échanges entre les deux pays affichent des résultats en deçà des potentialités, malgré les accords préférentiels les liant.
Ainsi, au lieu d’afficher une croissance, les échanges commerciaux enregistrés au titre du premier trimestre 2017, entre les deux pays, marquent des reculs importants.
Selon l’Institut national tunisien des statistiques, les exportations algériennes vers la Tunisie se sont établies à 290 millions de dollars, en baisse de 65 millions de dollars, (-18,31%). Cette baisse s’explique par le niveau des prix des hydrocarbures qui représentent l’essentiel des exportations algériennes vers la Tunisie.
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Côté tunisien, les exportations vers l’Algérie ont chuté de 47% à 184 millions de dollars à fin mars 2017, contre 347 millions de dollars à la même période de l’année dernière. Cette forte baisse des exportations tunisiennes vers l’Algérie trouve son origine dans la politique algérienne de limitation des importations touchant notamment le ciment, le phosphate, les produits agricoles et agroalimentaires, etc.
En gros, cette forte baisse des échanges entre les deux pays est expliquée par la crise que traversent les deux économies poussant les gouvernements à mener une politique d'austérité et à prendre des mesures visant à réduire de manière drastiques les importations. Ainsi, pour le cas de l’Algérie, les importations de nombreux produits (ciment, rond à béton, certains fruits et légumes, etc.) sont interdits alors que d’autres produits sont soumis à des quotas d’importations.