Algérie: les raisons du report de la signature de l’accord d’implantation de PSA Peugeot Citroën

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Le 10/04/2016 à 18h27, mis à jour le 10/04/2016 à 18h30

Le report de la signature de l’accord d’implantation de PSA Peugeot Citroën, initialement prévue aujourd’hui, est diversement interprété en Algérie. Plusieurs raisons sont avancées par les autorités et les observateurs algériens.

C’est aujourd’hui que devrait être signé l’accord d’implantation de l’usine PSA Peugeot Citroën en Algérie à l’occasion du sommet Algérie-France. Toutefois, cette opération a été reportée à une date ultérieure, selon le ministre algérien de l’Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb, à l’ouverture des travaux de ce sommet. Il a souligné que «les projets en voie de finalisation, dont celui de l’usine PSA Peugeot Citroën seront signés dans un proche avenir». Aucune date n’a été précisée par les autorités algériennes. «Nous avons été contactés la veille de la tenue de ce sommet par le ministère de l’Indusrie, pour nous informer du report de la signature de l’accord», a souligné Abdelmalek Benhamdi, président du groupe Condor, un des partenaires algériens du projet, cité par "Tout sur l’Algérie" sur son site tsa-algerie.com.Il explique ce report par le fait que «le business plan du projet n’a pas été validé par le ministère de l’Industrie. Cette validation est préalable au passage du projet au niveau du CPE (Conseil des participations de l’État)».Seulement, comme le révèle le site algérien, le ministre algérien de l’Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb, affirmait le 22 décembre dernier que «le volet de ce projet qui concerne le ministère a été finalisé».Du coup, pour de nombreux observateurs, ce report serait politique et lié aux tensions actuelles entre Alger et Paris. En effet, le traitement par le quotidien français Le Monde du volet algérien de l'affaire des Panama Papers a beaucoup irrité les autorités algériennes. Outre la convocation de l’ambassadeur de France en Algérie, celles-ci ont refusé le visa au journaliste du Monde qui devrait accompagner la délégation officielle française conduite par Manuel Valls.D’autres désaccords sont aussi avancés, dont le soutien de la France à la position marocaine sur le dossier du Sahara et la volonté des dirigeants algériens de maintenir un seùblant de bras de fer avecla France pour bénéficier de la fibe nationaliste des Algériens dans un contexte socio-économique difficile marqué par la chute des cours du pétrole et, par ricochet, des recettes de l'Etat.Pour rappel, le projet d’implantation de l’usine PSA en Algérie porte sur un investissement total de 100 millions d’euros. Le capital de la société sera détenu à hauteur de 49% par le constructeur français et le reste par des entreprises algériennes, dont 20 % pour PMO (entreprise de production de machines-outils basée à Constantine), 15,5% revenant au groupe Condor et 15,5% à une entreprise privée de médicaments.Cette unité devait fabriquer 3 modèles de véhicules : Peugeot 301, Peugeot 208 et la Citroën C Elysée.L’usine qui devrait démarrer sa production fin 2018-début 2019 aura une capacité de production de 25.000 unités par an, pour monter en puissance à 75.000 unités, puis à 150.000 unités.Le site de production de Oued Tlelat accueillera l’usine PSA et les équipementiers. Pour développer l’offre de pièces de rechange, les partenaires algériens du projet comptent s’allier avec des partenaires étrangers en créant des joint-ventures pour produire des pièces de rechange en détenant 51% du capital de chacne des entreprises créées.Environ 10% de la production seront destinés à l’exportation.

Par Karim Zeidane
Le 10/04/2016 à 18h27, mis à jour le 10/04/2016 à 18h30