Algérie: les réserves de change fondent plus rapidement que prévu

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Le 16/07/2016 à 17h11

Si l’Etat algérien tablait sur des réserves de change à hauteur de 121 milliards de dollars à fin 2016, l’évolution de celles-ci fait craindre une baisse beaucoup plus importante d’ici la fin de l’année. Derrière cette situation, la chute du cours du baril de pétrole.

Selon le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, dont les propos ont été rapportés par l’agence officielle algérienne APS, les réserves de change algériennes pourraient chuter à 116 milliards de dollars, soit 5 milliards de dollars de plus que ce que prévoyait la loi de finances 2016.Derrière cette situation, il y a bien évidemment la baisse des cours du pétrole qui constitue la quasi principale source d’entrée de devises de l’Algérie.En effet, les hydrocarbures représentent 95% des exportations algériennes et les deux tiers de recettes publiques. Et depuis le début de l’année, les hydrocarbures ont généré 30 milliards de dollars de revenus. Selon le premier ministre, ces revenus devront atteindre 35 milliards de dollars en 2017 et 45 milliards en 2018.En effet, après avoir fortement profité de la hausse des cours du baril de pétrole qui ont permis aux réserves en devises algériennes d’atteindre 194 milliards de dollars en 2013, l’Algérie a vu cette manne fondre comme du beure au soleil dans le sillage de la chute vertigineuse du cours du baril de pétrole. Ces réserves on ainsi baissé à 179 milliards en 2015 avant de s’établir à 143 milliards de dollars en 2015, soit une baisse de 51 milliards de dollars sur les deux dernières années.Et pour cette année, la loi de finances table sur un recul des réserves en devises de 22 milliards de dollars à 121 milliards, dans le meilleur des scénarios. Toutefois, selon Sellal, les réserves ne baisseront pas sous 100 milliards de dollars à fin 2016 et ce «quelles que soient les circonstances».Face à cette situation, le Fonds monétaire international (FMI) est de retour à Alger pour prodiguer ses conseils et recettes classiques. Le fonds demande à Alger de diversifier ses rentrées de devises, d’augmenter ses ressources internes pour faire face au déficit budgétaire en augmentant les prix de certains produits (électricité, carburant, eau, etc.), augmenter les taxes sur les sociétés et les biens de consommation, dévaluer le dinar algérien, diversifier l’économie algérienne, privatiser certaines entreprises publiques, etc.

Par Karim Zeidane
Le 16/07/2016 à 17h11