Algérie: le FMI appelle à des réformes pour sortir de la dépendance pétrolière

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Le 11/08/2016 à 17h58

Revue de presseLa dernière mission du Fonds monétaire international en Algérie recommande la mise en place de «reformes essentielles». Celles-ci sont jugées nécessaires pour sortir le pays de la dépendance pétrolière. Les hydrocarbures représentent 95% des exportations algériennes.

Kiosque le360 Afrique: les missions du FMI en Algérie se suivent à une cadence effrénée avec à chaque fois presque les mêmes recommandations: réformer pour sortir de la dépendance pétrolière.

Pour Jean-François Dauphin, chef de mission du FMI pour l’Algérie et chef de la division Maghreb du département Afrique du Nord-Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, cité par elwatan.com, «le pays a devant lui une occasion exceptionnelle de se concentrer sur la mise en œuvre de ces réformes essentielles et de refaçonner ainsi son économie sur un modèle plus pérenne, plutôt que de rester tributaire de réserves pétrolières qui risquent d’être épuisées d’ici vingt ans».

Face à la décrue des cours du pétrole depuis le milieu de l’année 2014, l’Algérie qui dépend des hydrocarbures qui représentent 95% de ses exportations et qui pèsent deux tiers de ses recettes budgétaires et un tiers du PIB, n’a d’autres choix que d’entamer des réformes structurelles.

Et selon le responsable du FMI, «le pays peut encore réduire sa dépendance à l’égard des recettes pétrolières et diversifier son économie». Ces réformes sont d’autant plus nécessaires que la chute des cours du pétrole a réduit considérablement les réserves de changes du pays.

Parmi les réformes édictées par le FMI figure en bonne place la diminution progressive des subventions énergétiques jugées «coûteuses et inéquitables» et l’adoption d’un nouveau code des investissements à même d’améliorer l’attractivité du pays et donc attirer des investisseurs étrangers.

En gros, souligne elwatan.com, les recommandations du FMI s’articulent autour de deux axes. Le premier vise un rééquilibrage budgétaire en résorbant les déficit public et extérieur. Le second à trait à un vaste train de réformes structurelles visant à libérer le potentiel du secteur privé, à diversifier l’économie algérienne et donc atténuer sa dépendance des hydrocarbures et contribuer à une croissance économique durable et forte à même de résorber un niveau de chômage élevé.

Dans les détails, souligne elwatan.com, «le FMI a recommandé aux autorités l’amélioration du climat des affaires en allégeant les lourdeurs bureaucratiques, le renforcement de la gouvernance économique, la transparence, la concurrence, l’amélioration de l’accès au financement et le développement des marchés de capitaux et l’ouverture de l’économie aux échanges commerciaux et aux investissements étrangers».

Reste que si les autorités algériennes ont pris conscience de la nécessité de ces réformes et sont en train de recadrer le modèle de croissance de leur pays, il n’en demeure pas moins que la cadence des réformes doit être accélérée au moment où les cours du pétrole ne montrent pas de signes de reprise alors que les réserves en devises du pays continuent à fondre rapidement en dépit des mesures prises pour freiner les importations.

Par Karim Zeidane
Le 11/08/2016 à 17h58