C’est le mal des pays africains producteurs de pétrole qui ont bâti toute leur économie sur la seule exploitation de cette ressource naturelle. Une rente, malheureusement pour eux, qui met à mal leurs finances publiques lourdement affectées, depuis bientôt deux ans, par la spirale de la baisse des cours du pétrole avec un prix du baril qui est passé de 108,63 dollars en 2013, à 99,02 dollars en 2014 avant de tomber à 52,35 dollars en 2015 et de poursuivre sa chute au cours moyen de 39,64 dollars pour les 6 premiers mois de l’année en cours.
Conséquence, selon les données des Douanes algériennes publiées ce lundi 22 août, le déficit commercial algérien a atteint 11,93 milliards de dollars au terme des 7 premiers mois de l’année en cours, contre un déficit de 9,43 milliards de dollars à la même période de l’année dernière, affichant ainsi une aggravation du déficit commercial de 26,5%. Par rapport à juin 2016, le déficit s'est aggravé de 1 milliard de dollars et 2 milliards par rapport au mois de mai précédent.
Pourtant, les efforts du gouvernement visant à réduire les importations (baisse des dépenses publiques, gel de certains investissements, quotas d’importations de véhicules, etc.) se sont traduits par un recul des importations de 14,14% à 27,07 milliards de dollars. Toutefois, cette baisse n’a pas permis d’atténuer le déficit à cause d’une chute des exportations de 31,48% à 15,14 milliards de dollars.
A cause d’une baisse plus importance des recettes d’exportation, le taux de couverture des importations par les exportations a reculé de 14 points pour s’établir à 56%.
Cette situation s’explique exclusivement par le niveau bas des cours du pétrole sachant que les exportations des hydrocarbures se sont établies à 14,19 milliards de dollars, contre 20,9 milliards de dollars, soit une chute de 32,09%. Celles-ci représentent tout de même 93,19% des exportations totales de l’Algérie. Les exportations hors hydrocarbures ont atteint en 7 mois seulement 949 millions de dollars, en baisse de 20,72%.
Ce niveau du déficit montre combien il urge pour l’Algérie d’accélérer la diversification de son économie pour atténuer sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. Seulement, la chute des recettes pétrolières, le niveau du déficit budgétaire et la politique peu attrayante des investisseurs étrangers limitent les marges de manœuvre des pouvoirs publics algériens.