Algérie: une dévaluation déguisée et une flambée des prix

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Le 24/08/2016 à 13h11, mis à jour le 24/08/2016 à 13h51

La forte dépréciation du dinar algérien s’est traduite inéluctablement par une hausse des prix, notamment ceux des produits importés. En l’espace d’une année, le dinar a perdu entre 25 et 30% de sa valeur. Les prix des véhicules ont ainsi flambé.

Kiosque le360afrique: Depuis une année, le dinar algérien ne cesse de se déprécier vis-à-vis du dollar et de l’euro. Il a perdu en quelques mois entre 25 et 30% de sa valeur vis-à-vis des deux devises.

Selon elwatan.com, «les différentes statistiques établies par l’Office national des statistiques (ONS) montrent, depuis déjà une année, que la baisse de la valeur de la monnaie nationale a provoqué une hausse de 20 à 30%, voire plus, des prix de l’ensemble des produits de consommation en 2015 et au premier semestre 2016».

Cette perte de la valeur du dinar algérien est en lien avec la chute des cours du baril de pétrole qui a fait perdre au pays plus de la moitié de ses recettes en devises en l’espace de deux ans, contribuant au déséquilibre des fondamentaux de l’économie algérienne. «Ainsi, la valeur de la monnaie nationale n’a cessé de se déprécier face à l’euro et au dollar particulièrement, depuis juin 2014, l’année durant laquelle les cours du brut ont commencé à s’enfoncer dans le rouge, atteignant des plus bas depuis 12 ans», souligne elwatan.com. Ainsi, en juillet dernier, le dinar algérien a touché son plus bas niveau historique à 110 dinars pour un dollar au taux de change officiel.

Cette situation serait le résultat des ajustements effectués par la Banque centrale algérienne. «Dans la pratique, la politique de taux de change de la Banque d’Algérie permet d’ajuster la valeur du dinar en fonction des indicateurs économiques et leur impact sur les fondamentaux». Une sorte de dévaluation déguisée. 

Est-ce une réponse de l’Algérie aux recommandations du FMI ? Celui-ci n’a cessé de demander «une plus grande flexibilité du taux de change» qui «faciliterait l’ajustement au choc sur les cours du pétrole», selon le site d’information qui ajoute que pour le FMI, la monnaie algérienne «reste encore nettement surévaluée».

Reste que cette dépréciation du dinar a des conséquences négatives sur le pouvoir d’achat des Algériens du fait de son impact direct sur les prix des biens importés, mais aussi sur ceux produits localement mais utilisant des intranst importés. 

C’est le cas notamment des véhicules dont les prix ont connu une nette flambée au cours de ces derniers mois. Ainsi, selon Abderrahmane Achaïbou, Pdg d’Elsecom Motors, cité par elwatan.com, l’équation est simple : «si vous payez une voiture, en janvier 2015, 10 000 dollars, elle vous reviendra, en Algérie, à plus de 1,5 million de dinars. En juin 2016, la même voiture vous coûtera plus de 2 millions de dinars. Car, il faut prendre en compte la dévaluation du dinar qui a perdu, en l’espace de quelques mois, 25 à 30% de sa valeur. Avec les taxes, une voiture peut donc connaître une augmentation de 50%».

Ainsi, tous les véhicules sont touchés par cette forte hausse des prix de vente. Les quotas à l'importations ont aussi certainement joué un rôle dans cette flambée des prix des véhicules importés. 

Par Karim Zeidane
Le 24/08/2016 à 13h11, mis à jour le 24/08/2016 à 13h51