Algérie: Sellal veut embellir une situation économique pas vraiment reluisante

Abdelmalek Sellal, premier ministre algérien.

Abdelmalek Sellal, premier ministre algérien.. DR

Le 01/09/2016 à 18h46, mis à jour le 02/09/2016 à 18h38

Revue de presseLe Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal vient de livrer sa vision de la situation économique de son pays. Il a égrainé des chiffres pour démontrer la bonne santé de l’économie algérienne, pourtant en mal au point.

Kiosque le360 Afrique. Face à la crise économique que traverse l’Algérie, Abdelmalek Sellal a fait une sortie qui n’est pas passée inaperçue pour expliquer que «tout va bien».

D’abord, concernant la croissance économique, pour Sellal, la croissance économique devrait se situer à près de 3,5% en 2016, avant d’atteindre 3,9% en 2017. D’après le site d’information tsa-algerie.com, cette évolution proviendrait d’«un renforcement de la production nationale, notamment dans le secteur industriel». Toutefois, selon le site d’information, cette déclaration est fausse, en se basant sur un document de l’ONS : «pour la première fois depuis 2006 on enregistre une croissance positive en 2015 dans le secteur des hydrocarbures et un recul de la croissance hors hydrocarbures».

Ensuite, souligne le site d’information, l’optimisme du premier ministre tranche avec le pessimisme du Fonds monétaire international (FMI) qui table sur un ralentissement de la croissance de l’économie algérienne avec une évolution du PIB de 3,4% en 2016 et seulement 2,9% en 2017.

Par ailleurs, pour tsa-algerie.com, les projections de Sellal sont biaisées par le fait qu’elles ne prennent pas compte de l’inflation. Ainsi, si le PIB devrait passer de 17.677 milliards de dinars en 2016 à 22.000 milliards de dinars en 2019, selon les projections du ministre, «les chiffres en dinars, bien que positifs, sont trompeurs : la valeur de la monnaie algérienne est en constante baisse par rapport au dollar américain». Du coup, exprimé en dollar, le PIB algérien évoluerait en baisse.

Autre indicateur de discorde, les réserves de change ne devraient pas baisser sous la barre des 100 milliards de dollars à l’horizon 2019, selon le premier ministre. Seulement, celui-ci étant dépendant de la balance des paiement, dont le déficit a tendance à s’aggraver sous l’effet d’un déficit commercial abyssal (11 milliards de dollars au premier semestre 2016), il sera difficile de maintenir les réserves à 100 milliars de dollars à l’horizon 2019.

Par Karim Zeidane
Le 01/09/2016 à 18h46, mis à jour le 02/09/2016 à 18h38