Présentée comme un outil juridique de protection de l’économie algérienne, la règle des 51% vs. 49% ou 51/49% constitue aujourd’hui un vrai problème pour les pouvoirs algériens qui essayent par tous les moyens d’attirer les investisseurs étrangers. Cette dispositions, qui a été généralisée à tous les secteurs en 2009, interdit aux investisseurs étrangers de détenir plus de 49% du capital des entreprises.
Face à un environnement économique difficile, suite à la chute des recettes pétrolières, le gouvernement algérien semble vouloir opter pour plus de flexibilité. Du moins pour certains secteurs d’activité, laisse entendre le quotidien L’Expression, qui cite des indiscrétions.
Le journal avance que «la règle des 51/49%, qui a fait couler beaucoup d’encre et qui a toujours été présentée comme un outil juridique de protection de l’économie nationale, sera révisée dans le cadre de la loi de finances 2017 pour être désormais plus flexible et permettre d’attirer davantage d’investisseurs, notamment dans le secteur bancaire».
Il est prévu, dans ce projet de loi de finances de faire évoluer la règle 51/49% à 34/66%, en ec qui concerne le seceur bancaire. Autrement dit, faire passer la part maximale des investisseurs étrangers dans le capital d’une banque à 66% contre un maximum de 49% actuellement pour tous les secteurs d’activité.
A travers cette révision, les autorités algériennes souhaitent attirer davantage d’investisseurs au niveau du secteur bancaire et surtout contribuer à la modernisation de celui-ci en bénéficiant de l’expertise des partenaires étrangers.
Reste à savoir si cette mesure s’avèrera suffisante pour attirer les banques étrangères en Algérie. Au delà de la règle, est-ce que l’environnement est aujourd’hui favorable pour une implantation de grandes banques en Algérie? Cette démarche intervient au moment où l’on parle d’un possible départ de deux grandes banques de l’Algérie : HSBC et Citibank, selon le quotidien algérois.
Dans tous les cas, cette règle est appelée à disparaître à l’horizon 2020 dans le cadre du processus de libre-échange entre l’Algérie et l’Union européenne.
L'assouplissement de la règle 51/49%, une fois étendu à d’autres secteurs, pourrait encourager les investisseurs étrangers à s’installer en Algérie et contribuer ainsi à l’entrée des devises et à l'amélioration de la balance des paiements qui fait face à une décrue inquiétante des recettes pétrolières.
Actuellement, l’Algérie essaye d’attirer des opérateurs dans de nombreux secteurs dont l’automobile, mais en vain. Et pour nombre d’observateurs, la règle 51/49% est grandement derrière la frilosité des investisseurs étrangers, y compris au niveau du secteur des hydrocarbures.