Voilà encore un classement qui pointe du doigt le retard de l’Algérie dans la libéralisation et l’ouverture de son économie, mais aussi dans la bonne gouvernance économique et la liberté de son système judiciaire. Le groupe de réflexion Fraser Institute, basé au Canada, vient de publier son rapport 2016 sur "la liberté économique dans le monde", en anglais Economic Freedom of The World. Pour cette onzième édition, les pays du Maghreb évoluent en ordre dispersé, mais l’Algérie arrive bon dernière, très loin derrière les pays de la région nord-africaine.
Devant le Venezuela et le Tchad
Selon le rapport de 2016, elle se classe 151e sur les 159 classés dans le monde. Pendant, ce temps le Maroc est à la 118e position, alors que la Tunisie est 108e mondiale. Avec une note globale de 5,15/10 elle ne devance que 8 pays, parmi lesquels le Venezuela, la Libye ou encore la République démocratique du Congo.
Ses points faibles: une gouvernance économique (budget, investissements publics et pression fiscale) qui laisse à désirer et un système judiciaire sous la botte du pouvoir exécutif . Pour la gouvernance économique, elle n’a qu’une moyenne de 3,58/10, contre 6,1 aussi bien pour la Tunisie que pour le Maroc.
zéro pointé sur l'investissement public
Ainsi, en matière de gestion budgétaire, elle décroche 1,53 point seulement, à cause certainement de la crise du pétrole qui pointait son nez en 2014. Car, faut-il le rappeler, le rapport 2016 se base sur les données de 2014 pour effectuer son classement. Toujours dans cette catégorie, concernant l’investissement des entreprises publiques, l’Algérie décroche un zéro pointé. De même, en matière de pression fiscale, elle est en deçà de la moyenne, avec une note de 4,5/10 seulement.
Justice peu indépendante
Concernant son système judiciaire et son droit de propriété, l’Algérie est également en dessous de la moyenne avec une note de 4,80/10, contre respectivement 6,1 et 5,7 pour le Maroc et la Tunisie. Selon le rapport, l’Algérie a une justice peu indépendante et l’armée est susceptible d’intervenir dans les procès. Pour les investisseurs, autant ne pas y avoir de contentieux, parce qu’on serait sûr de perdre.