Chaque jour laisse entrevoir l’ampleur de la crise financière que traverse l’Algérie. Le gouvernement qui avait déjà entamé le solde minimum obligatoire du Fonds de régulation des recettes (FRR), le fonds souverain du pays, vient de se donner les moyens légaux pour racler totalement le contenu du fonds.
Il convient de rappeler que la loi instituant le FRR prévoyait un seuil du solde minimum obligatoire au dessous duquel le gouvernement ne devrait plus puiser dans les réserves. Ce seuil était fixé par la loi à 740 milliards de dinars algériens.
Toutefois, face à l’ampleur du déficit budgétaire, 1770 milliards de dinars à fin septembre, le gouvernement algérien avait déjà dépassé le niveau toléré. Avec des ponctions qui s’établissaient à 1333,84 milliards de dinars à fin juin 2016, le solde du FRR ressortait déjà à 738,66 milliards. C’est dire que le seuil minimum obligatoire du FRR a été légèrement entamé dès juin dernier.
A l’époque, le gouvernement, acculé par l’ampleur du déficit budgétaire, l’avait fait en infraction par rapport à la loi. Désormais, avec la loi de finances 2017, il se donne la base légale pour puiser jusqu’au dernier centime les réserves issues des recettes pétrolières.
De toutes les manières, selon les analystes, même le reliquat actuel du fonds n’absorbera pas l’abyssal déficit budgétaire de l’année en cours qui se creuse chaque mois. D’ailleurs, pour financer partiellement ce déficit, le gouvernement a ponctionné sur les fonds de l’emprunt national initié par l’Etat.
Rappelons que les réserves du FRR ressortaient à 4.408,5 milliards de dinars algériens à fin 2014 avant de chuter à 2.072,5 milliards à fin 2015.
Dans ces conditions, beaucoup d’analystes prédisent même l’épuisement de ce qui était considéré comme solde minimum obligatoire du FRR avant la fin de l’année.
Que fera alors le gouvernement? Le retour sur le marché international des capitaux reste la seule solution à moins que la conjoncture ne soit de nouveau favorable.