En dépit des mesures prises par les autorités pour freiner les importations, avec quelques succès, le déficit commercial continue à se creuser de mois en mois. A fin septembre, selon les données de la Douane algérienne, celui-ci ressortait à 15,04 milliards de dollars pour les neuf premiers mois de l’année, en hausse de 20% comparativement à la même période de l’année dernière.
En détails, on note que les importations se sont contractées de 11,1% à 35,08 milliards de dollars grâce notamment aux mesures mises en place par l’Etat pour réduire la facture et éviter des sorties de devises. Parmi ces mesures, il faut souligner le freinage de certaines importations grâce à des quotas d’importation, comme c’est le cas de l’automobile. L’Algérie, qui était le second marché de l’automobile de neuf du continent a vu ses importations de voitures neuves chuter fortement. De même, l’austérité a poussé l’Etat algérien à geler un certain nombre de projets annulant ainsi des importations de biens d’équipement.
Toutefois, la chute des exportations a été beaucoup plus importante. Celles-ci ont baissé de 25,57% (6,9 milliards de dollars). Et comme toujours, les exportations algériennes sont composées essentiellement d’hydrocarbures qui ont représenté environ 94% du total des exportations. Et ce sont elles qui sont derrière la chute des recettes d’exportation, soit -26,3% (-6,7 milliards de dollars) à 18,80 milliards de dollars. En cause, le niveau bas du baril de pétrole sur le marché international depuis le début de l’année en cours.
Du coup, les importations ayant baissé à un rythme beaucoup moindre que les exportations, le taux de couverture des importations par les exportations s’est fortement dégradé de 11 points pour s’établir à 57%, contre 68% à fin septembre 2015.
L’aggravation continue du déficit commercial montre une fois de plus la fragilité de l’économie algérienne dont les exportations dépendent quasi exclusivement des hydrocarbures. D’où l’urgence d’une diversification de l’économie algérienne afin de d’élargir l’offre exportable et atténuer cette dépendance vis-à-vis de l’or noir.