Kiosque le360 Afrique: «Les réserves officielles de change, qui garantissent à la fois la solvabilité extérieure et la parité du dinar, ont marqué une nouvelle chute de plus de 7 milliards de dollars à fin septembre dernier, poursuivant ainsi leur irréversible érosion entame depuis déjà plus de deux ans», lit-on dans El Watan, de ce jour. Avec une nouvelle baisse de 7 milliards de dollars au titre du 3e trimestre de l’année en cours, ce sont en tout 22 milliards de dollars qui se sont évaporés.
Ainsi, à fin septembre, ceux-ci ressortaient à 121,9 milliards de dollars, contre 144 milliards de dollars à fin décembre 2015 et 179 milliards en fin 2014. Cette baisse étant expliquée par le niveau élevé du déficit de la balance des paiements (27,54 milliards de dollars en 2015) et de l’impact d’un effet de valorisation négatif. Ainsi, ce sont 57 milliards de dollars qui sont partis en fumée en 21 mois.
Pour un pays qui achète un peu plus de 200 milliards de dollars de marchandises de l'extérieur, le niveau actuel des réserves ne couvre plus que 7 mois d'importations, contre 11 mois il y a moins de deux ans. C'est dire qu'à ce rythme, beaucoup d'observateurs, y compris les experts de la Banque d'Algérie, craignent le pire.
Cette baisse importante du matelas des avoirs extérieurs en devises du pays est consécutive à l’effondrement des revenus pétroliers de l’Algérie qui ont été divisés par deux depuis la chute des cours du baril de pétrole. «La baisse continue des réserves de change –même si elles restent encore appréciables- fait craindre le pire pour le fonctionnement de l’économie nationale», souligne El Watan.
Et pour cause, l’amenuisement des avoirs extérieurs réduit «son pouvoir d’achat à l’international et de sa solvabilité extérieure. L’Algérie risque en effet de se retrouver contrainte à l’endettement à des conditions pour le moins drastiques, tout comme le risque de voir s’effondrer sévèrement la valeur de sa monnaie, dont la parité est étroitement corrélée au stock de ses réserves».
A ce titre, il faut souligner que la baisse des réserves de change a contribué à la dépréciation du dinar qui a perdu environ 20% de sa valeur officielle vis-à-vis du dollar en 2015. Et Cette dépréciation se poursuit dans le sillage de l’aggravation du déficit de la balance des paiement, avec «le risque de provoquer à terme un effondrement dangereux de la valeur officielle du dinar», prévient El Watan.