Les temps sont durs pour les pays africains producteurs de pétrole. C’est le cas particulièrement de l’Algérie dont presque la moitié des revenus de l’Etat proviennent des hydrocarbures qui représentent 95% de ses exportations. Conséquence, la chute du cours du baril de pétrole fait tanguer dangereusement l’économie algérienne en réduisant inexorablement ses ressources financières.
Ainsi, le gouvernement algérien, qui refusait jusqu’à présent tout recours au marché international, a sollicité et obtenu un prêt de 900 millions d’euros du groupe Banque africaine de développement (BAD). Il s’agit du premier emprunt du pays auprès de cette institution dont Alger est l’un des premiers bailleurs au niveau du continent.
Selon un communiqué de la BAD, ce prêt est destiné au Programme d’appui à la compétitivité industrielle et énergétique en Algérie (PACIE) qui «vise à créer des conditions propices à une croissance inclusive en Algérie à travers la mise en œuvre de réformes économiques, de manière à assurer une consolidation budgétaire par l'amélioration de la mobilisation des recettes intérieures et la rationalisation des dépenses ; améliorer le climat des affaires grâce à l'ouverture de l'économie, à l'amélioration du cadre de l'initiative privée et de l’activité économique; et améliorer l'efficacité du secteur de l'énergie et promouvoir les énergies renouvelables pour une offre énergétique durable».
Cette première sortie ne sera pas la dernière. L’Algérie fait face à une crise financière aiguë. Et après avoir presque épuisé le fonds souverain pour financer le déficit budgétaire et autorisé ses entreprises à recourir au financement extérieur, Alger vient de franchir un nouveau pas en sollicitant un prêt à l’international, un peu moins de 4 ans après avoir accordé un prêt de 5 milliards de dollars au FMI !
Cette première sortie augure ainsi d’autres à l’international. Alger répond ainsi l’une des recommandations du FMI dans ses différentes missions en Algérie. Ce à quoi Alger avait jusqu’à présent opposé un niet. Toutefois, face à l’aggravation du déficit budgétaire et celui du compte courant, conjugués à un tarissement du fonds souverain et la chute des réserves en devises du pays, les marges de manœuvre du gouvernement algérien se réduisent considérablement, et ce d’autant que l’emprunt obligataire national n’a pas eu les effets escomptés. Du coup, le recours au marché international devenait la seule alternative crédible pour l’Algérie.