Kiosque Le360 Afrique. Quand des contrevenants reçoivent des amendes judicaires, ils peuvent les ranger soigneusement au fond d’un tiroir sans jamais être inquiétés. En Algérie, en 2014, près de 65 milliards de dollars de contraventions n'ont pas été recouvrés. C’est également le cas pour la douane dont à peine 2,5% des amendes sont recouvrés. C’est dire qu’il est facile de contrevenir impunément à la loi.
En cette période de vaches maigres, l’Etat algérien aurait pourtant intérêt à ne pas laisser une telle manne lui échapper. Malheureusement, ce n’est pas la seule source de fuites. Car sur les centaines de milliards de dinars qui sont prêtés aux entreprises, les remboursements représentent 1,4% seulement en 2013 et 2014, signale Tout sur l'Algérie qui a épluché les feuilles du rapport que vient de diffuser la Cour des comptes et portant sur l'année 2014. A ce rythme, il faudrait bien 71 ans avant que l’Etat ne rentre dans ses fonds. D’ailleurs, ce qui justifie ce genre de situation, c’est que les emprunteurs disparaissent souvent en cours de route.
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A cela s’ajoutent beaucoup d’autres imperfections comme ce transfert de 1,2 milliard de dollars réalisé par simple télex au profit des services du Premier ministre, le 4 novembre 2014. La Cour des comptes affirme qu’il s’agit d’un manquement grave par rapport aux dispositions légales. Et que dire alors de ce ministère chargé de la Réforme du service public qui a été supprimé lors d’un remaniement en 2014, mais dont le budget n’a pas été annulé ?
La gabegie que dénonce la cours des comptes, c’est aussi la construction de plusieurs hôpitaux dont les lits ne sont jamais utilisés. En effet, seuls 40% des lits sont réellement occupés au cours de l’année. La question que devrait peut-être se poser la Cour des comptes est celle de savoir si ces lits existent réellement. Parce qu’en réalité le meilleur moyen de détourner de l’argent est justement d’annoncer des projets, d’en recevoir le financement et de se partager la manne sans que les réalisations suivent ou ne correspondent au cahier de charges.