Kiosque le360 Afrique: Les contrats gaziers liant l’algérien Sonatrach avec les opérateurs européens –Gas natural Fenosa (Espagne), Gaz de France (France) et ENI (Italie)- expirent en 2018 et 2019. L’heure est donc aux négociations pour leur renouvellement. Et celles-ci s’annoncent tendues entre les deux parties.
Les Européens mettent la pression sur l’Algérie. Ainsi, en avril dernier, rappelle algerie360.com, le ministre italien du Développement économique, Carlo Celenda, avait fait de l’intérêt pour son pays de privilégier d’autres pistes d’approvisionnement come l’Azerbaïdjan, avançant qu’«en raison des volumes actuels, on considère toutefois difficile que ces derniers (contrats avec l’Algérie) puissent être renouvelés». Pour l’Italie, la meilleure solution serait ainsi d’opter pour le gazoduc transadriatique (TAP). Outre la diversification des sources et de sécurité d’approvisionnement, l’Italie cherche surtout à impacter sur le prix du gaz.
Et c’est le prix qui est l’enjeu dans ces négociations entre la partie algérienne et les Européens. Ainsi, «l’Italie joue la carte de la diversification de ses partenaires pour faire pression sur l’Algérie afin de l'amener à revoir à la baisse les prix du gaz».
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Pour sa part, GDF craint que l’Algérie ne soit plus en mesure, dans les années à venir, à lui assurer l’approvisionnement nécessaire à cause d’un déficit de production qui risque d’être aggravé dans les années à venir par la hausse de la consommation locale en gaz, combinée à des demandes potentielles émanant d’autres pays.
Autant de questions qui poussent les pays d’Europe du Sud à chercher d’autres sources d’approvisionnement et mettre la pression pour que l’Algérie réduise ses prix.
Pour la partie algérienne, dont l’Europe du sud constitue le principal débouché de son gaz, grâce aux réseaux d’oléoducs, il n’est pas question de perdre ces contrats. Partant, selon algérie360.com, les responsables algériens du dossier, le ministre de l’Energie et les dirigeants de la Sonatrach mettent en avant, lors des rencontres avec leurs partenaires européens, la «fiabilité» de l’Algérie vis-à-vis de ses partenaires historiques, et les «garanties» d’approvisionnement sur le long terme, en annonçant que «l’Algérie peut honorer ses engagements au-delà de 2020».
Reste à savoir si ces arguments seront suffisants pour convaincre les partenaires européens de l’Algérie à renouveler les contrats gaziers selon les termes souhaités par Alger.