Algérie: Tebboune choisit l'immobilisme espérant attirer les investisseurs

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Le 21/06/2017 à 15h38, mis à jour le 21/06/2017 à 15h38

Outre la décision de réduire les subventions, dans son plan d'action, Abdelmajid Tebboune a confirmé qu'il n'allait pas engager l'une des réformes les plus attendues par les investisseurs internationaux, celle de la loi 51/49.

Finalement, l'économie algérienne n'est toujours pas prête pour recevoir des investissements étrangers. Le pays compte sur la manne pétrolière et sur la possibilité de forcer la main à certains investisseurs comme dans le domaine de la distribution automobile. 

Ainsi, Abdelmajid Tebboune, le Premier ministre nommé il y a près d'un mois, a confirmé hier qu'aucun changement ne sera apporté à la loi très controversée, dite 51/49. Cette dernière exige que les étrangers ne puissent détenir plus de 49% des sociétés algériennes dans lesquelles ils investissent. 

Sauf qu'il s'agit d'une disposition qui ne pousse pas les multinationales à s'installer dans le pays. L'Algérie continue de vouloir tout faire toute seule. Cependant dans beaucoup de domaines, elle n'a ni la technologie, ni le savoir-faire pour y arriver. Cette disposition n'a jamais été profitable et elle est à l'origine de l'échec de la plupart des politiques sectorielles. Comme la loi 51/49 ne donne aucun résultat, alors que le déficit de la balance commerciale du pays ne fait que s'aggraver, il a fallu utiliser des méthodes peu orthodoxes. C'est là qu'est intervenue la fameuse interdiction des importations de certains biens qui pèsent sur la balance commerciale.

Malheureusement, cette disposition est aussi étonnante qu'elle est facile à contourner. En effet, les supposées usines de montage ne sont que des coquilles vides qui importent des voitures toutes faites avec quelques pièces seulement en moins. 

L'Algérie choisit donc l'immobilisme et continue à s'inspirer du communisme et du nationalisme pour sa législation des affaires. Les investisseurs n'avaient pas voulu créer des entreprises en Algérie, mais Tebboune espère peut-être que l'immobilisme de son nouveau gouvernement les convaincra. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 21/06/2017 à 15h38, mis à jour le 21/06/2017 à 15h38