Algérie: le FLN et le RND bloquent une loi pour la promotion du tamazight

Le 05/12/2017 à 19h51, mis à jour le 05/12/2017 à 19h54

En Algérie, les deux partis au pouvoir continuent à marginaliser la communauté amazighe. Le rejet d'une loi de promotion du tamazight suscite une vive polémique sur les réseaux sociaux.

A moins de deux semaines des célébrations du nouvel an amazigh, prévues le 12 décembre courant, un amendement de la loi de finances 2018 pour la promotion du tamazight, introduit fin novembre par la députée Nadia Chouitem du Parti des travailleurs (PT), a été bloqué en Algérie. Selon le site d'information Tout sur l'Algérie certains médias ont voulu faire passer cette information pour de l'intox, probablement à cause du caractère explosif de la cause des berbérophones. 

Mais, s'étant adressé à l’auteure de l'amendement, TSA a pu obtenir la confirmation qu’il y a bien eu examen et vote au sujet de ladite proposition, qui a été soutenue par trois partis minoritaires, à savoir le PT, Addala et Hamas. C’est le Front de libération nationale (FLN) et son allié du Rassemblement national démocratique (RND) qui ont voté contre.

L’objectif précis de cette proposition était l’affectation de moyens financiers plus importants au ministère de l’Education nationale pour qu’il puisse généraliser l’enseignement du tamazight, langue régulièrement parlée par plus de 30% de la population algérienne.

Sur les réseaux sociaux, beaucoup ont estimé que ce rejet était prévisible, puisque les responsables algériens persistent dans un déni de l’existence d’une forte population berbère. Ils s'opposent à toute idée de diversité de la société algérienne qu'elles tiennent à arabiser vaille que vaille, regrettent certains internautes. D'autres n'hésitent pas à faire la comparaison avec le Maroc qui mène une politique volontariste visant à donner à tous les citoyens leur place. 

Ce qui est sûr, d'après les menaces qui fusent sur Facebook et Twitter, c'est que le sujet de la promotion de la langue berbère risque de gâcher la fête du 12 décembre. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 05/12/2017 à 19h51, mis à jour le 05/12/2017 à 19h54