Algérie: les importations de produits pétroliers, l'autre aberration algérienne

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Le 21/01/2018 à 11h33, mis à jour le 22/01/2018 à 10h12

Annuellement, ce sont plus de 15 millions de tonnes de produits pétroliers qui sont importés par un pays qui n'a pas suffisamment investi dans l'industrie de raffinage.

Comment peut-on être l'un des premiers producteurs de pétrole et n'avoir pas su développer son industrie locale de raffinage? C'est la question existentielle que se posent les autorités algériennes, depuis qu'elles ont découvert que leur absence de vision menait le pays à la ruine. En 2017, l'Algérie, en proie à une grave crise économique, a été obligée d'importer 2,5 milliards de dollars de produits pétroliers raffinés, contre 800 millions de dollars une année auparavant. C'est une situation ahurissante, quand on sait que la balance commerciale algérienne affiche un déficit de plus de 17 milliards de dollars par an, et que 55 ans après l'indépendance, elle importe toujours autant. 

Mercredi 17 janvier, Abdelmoumen Ould Kaddour, le PDG de la Sonatrach, a annoncé en grande pompe la seule solution qu'il ait trouvée pour réduire les importations de produits pétroliers. Il s'agit d'un contrat de processing avec une raffinerie italienne. En d'autres termes, sa société exporte du pétrole vers l'Italie et la réimporte après raffinage. Il est resté très vague sur les économies de devises que l'opération lui permettra de réaliser, mais en fin de compte, le résultat risque de s'avérer nul.

Pour un pays figurant parmi les 5 plus importantes économies du continent, il est triste de constater qu'aucun plan d'investissement n'a été établi pour valoriser la production des matières premières africaines. L'Algérie aurait non seulement dû assurer la production locale pour couvrir ses propres besoins, mais elle aurait aussi pu être le premier fournisseur de produits pétroliers raffinés pour ses voisins européens et africains. Elle aurait également pu disposer d'infrastructures de production d'électricité performantes pour exporter son énergie sous une forme mieux valorisée vers le marché européen. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 21/01/2018 à 11h33, mis à jour le 22/01/2018 à 10h12