La décrue des réserves de change de l’Algérie se poursuit en dépit de la reprise du cours du baril de pétrole, de la politique de restriction des importations et du recours à la planche à billets pour financer les investissements.
Ainsi, selon les données de l’APS, les réserves en devises du pays ont baissé de 8,72 milliards de dollars au titre des 6 premiers mois de l’année pour s’établir à 88,61 milliards de dollars, contre 97,33 milliards de dollars à fin 2017 et 106,3 milliards de dollars à fin juin de l'année dernière.
Pourtant, l’environnement a été globalement favorable pour freiner la baisse des réserves en devises. En effet, outre la hausse du cours du baril de pétrole et donc des recettes d’exportations –les hydrocarbures représentants 95% des recettes des exportations algériennes- les déficits de la balance commerciale et celle des opérations courantes se sont réduits.
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Cette baisse est expliquée par l’appréciation du dollar vis-à-vis de l’euro et du niveau encore élevé du déficit de la balance des opérations courantes en dépit d’une légère amélioration.
Face à cette situation, les responsables de la Banque centrale algérienne ont déclaré à l’APS que «compte tenu de l’évolution attendue des prix du pétrole, des limites observées à la compression des importations, notamment des biens de consommation alimentaires et non alimentaires, et des perspectives d’évolution des exportations hors hydrocarbures à moyen terme, des efforts supplémentaires d’ajustement sont nécessaires pour rétablir les équilibres macroéconomiques afin d'assurer la viabilité de la balance des paiements et de limiter l’érosion des réserves officielles de change».
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Plus clairement, les dirigeants de la Banque centrale prônent la nécessité du lancement d’un programme de réformes structurelles à même de libérer le fort potentiel de croissance de l’économie algérienne et de diversifier celle-ci. Pour le moment, les dirigeants algériens misent uniquement sur la facilité en mettant en place des restrictons à l'importation pour réduire la facture des importations et réduire le déficit commercial. Cette politique a montré ses limites. Ainsi, au titre des 6 premiers mois de l'année, la facture a enregistré une légère baisse de 2% à 22,8 milliards de dollars.
Rappelons que le ministère des Finances algérien avait annoncé que les réserves en devises du pays devraient baisser à un rythme moins soutenu pour s’établir à 85,2 milliards de dollars à la fin de l’année en cours, soit une baisse de 12,13 milliards pour toute l’année en cours.