Algérie: pour calmer la rue, le gouvernement Bedoui annonce des mesurettes

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Le 04/04/2019 à 10h05, mis à jour le 04/04/2019 à 10h07

Alors qu'une vingtaine d'associations avaient appelé à manifester demain, vendredi 5 avril, le gouvernement de Noureddine Bedoui s'empresse d'annoncer des mesures pour les calmer. Il a aussi fait des promesses aux médias, dans le but de l'amadouer.

Bouteflika a démissionné, mais les manifestants continuent de donner de la voix. Pour éviter que ce vendredi 5 avril, les Algériens ne prennent à nouveau d'assaut la rue, le gouvernement s'est empressé d'annoncer des mesurettes en faveur des médias, des partis de l'opposition et des associations. 

Pour les médias, le gouvernement Bedoui a ainsi promis de distribuer plus équitablement la commande publicitaire publique, laquelle était jusqu'alors utilisée pour étouffer les journaux contestataires.

En effet, dans ce pays où même les entreprises privées sont assujettie à la relation qu'ils entretiennent avec le régime, les gouvernements successifs ont toujours donné des directives à l'ensemble des annonceurs, pour qu'ils boycottent les organes médiatiques qui refusent de leur prêter allégeance. 

Des dizaines de titres ont ainsi disparu du paysage médiatique algérien au cours de ces dernières années, pour n'avoir pu bénéficier de publicité de la part des entreprises publiques et para-publiques ou d'encarts publicitaires du gouvernement. 

Dans son communiqué, le gouvernement affirme que le ministre de la Communication sera chargé de mettre en oeuvre les «outils et mécanismes juridiques» pour veiller à «la transparence» et «l'objectivité dans l'attribution de la publicité publique, sans exclusion, ni discrimination aucune entre l'ensemble des médias publics et privés». 

Concernant les associations, les syndicats et les partis politiques, l'équipe de Bedoui a fait miroiter une autre promesse: celle d'examiner et de traiter les demandes d'agrément dans des délais plus courts.

Le ministère du Travail et celui de l'Intérieur ont ainsi été désignés pour veiller à l'application de cette promesse en faveur des syndicats, d'une part, et des associations et des partis politiques, de l'autre. 

Ces mesures font suite à la diffusion d'un communiqué, émis par un collectif d'une vingtaine d'associations, qui ont demandé aux Algériens de maintenir la pression sur les autorités tant que le système ne sera pas vaincu.

Ce même collectif avait également appelé à manifester demain, vendredi 5 avril, pour la septième fois de suite. 

Le gouvernement espère que les promesses annoncées pour les médias pousseront ces derniers à s'allier de son côté. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 04/04/2019 à 10h05, mis à jour le 04/04/2019 à 10h07