Algérie: à la veille du 16è vendredi, que de mauvaises nouvelles économiques...

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Le 06/06/2019 à 14h02, mis à jour le 07/06/2019 à 08h54

L'Algérie fait face à la baisse continue de ses réserves de change, qui se sont réduites comme une peau de chagrin. En cinq ans, plus de 120 milliards de dollars ont ainsi disparu et le phénomène se poursuit à la faveur de la baisse des cours du brut.

Alors que les Algériens s'apprêtent à sortir dans la rue pour le 16e vendredi de suite, plusieurs mauvaises nouvelles viennent renforcer leurs inquiétudes.

En effet, la publication, cette semaine, des chiffres des réserves de changes montre que le gouvernement n'a plus de marge de manoeuvre.

Cependant, c'est loin d'être l'unique raison de s'inquiéter, car rien ne marche plus ni pour les cours du pétrole, ni pour la croissance, alors que les prix continuent dêtre en surchauffe. 

Ainsi, concernant les réserves de change qui permettaient au pays de continuer à importer des marchandises sans s'endetter vis-à-vis de l'étranger, l'heure est aujourd'hui à une très forte baisse de celles-ci.

Il ne reste plus que 71 milliards de dollars actuellement dans les actifs détenus par la Banque Centrale d'Algérie, qui a perdu pas moins de 11 milliards de dollars en moins de 5 mois. En effet, à la fin de l'année 2018, les réserves de change étaient de 82,5 millairds de dollars. Les 194 milliards de 2014 ne sont plus qu'un lointain souvenir. Et de fait, plus de 120 milliards de dollars sont partis en fumée. 

Les manifestants algériens n'oublient pas que l'armée est l'un des principaux responsables de cette sortie effrénée de devises, sachant qu'elle a régulièrement importé entre 10 et 11 milliards de dollars d'armement chaque année.

C'est dire qu'en cinq ans, pas mois de 53 milliards de dollars ont été puisés dans les réserves de changes pour satisfaire la boulimie martiale d'Ahmed Gaïd Salah. 

Au vu de l'évoluton récente des cours du pétrole, les choses ne sont pas sur le point de s'arranger. En effet, depuis début mai, le prix du brut est passé de 74 à 61 dollars actuellement, soit un recul de plus de 18% en un peu plus d'un mois.

La guerre commerciale enclenchée par Donald Trump à l'encontre de la Chine risque par aileurs de ralentir l'économie chinoise, principal moteur de la croissance mondiale et soutien des prix des hydrocarbures. 

Cette baisse continue du prix du baril de pétrole aura également pour impact l'accentuation des difficultés budgétaires et, par ricochet, l'utilisation excessive de la planche à billets. 6

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 06/06/2019 à 14h02, mis à jour le 07/06/2019 à 08h54