Automobile: Volkswagen suspend sa production en Algérie jusqu’à nouvel ordre

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Le 15/12/2019 à 08h28, mis à jour le 15/12/2019 à 08h57

Volkswagen a annoncé sa décision de suspendre sa production en Algérie. Le timing de cette annonce qui est intervenu au lendemain de l’élection du nouveau président Abdelmadjid Tebboune montre que le constructeur automobile allemand n’a pas de visibilité et le dit clairement.

Après les arrêts provisoires des unités de montage à cause des quotas d’importations de kits SKD/CKD automobiles, c’est au tour de Volkswagen de prendre une décision radicale: celle de suspendre sa production en Algérie jusqu’à nouvel ordre. Le constructeur allemand a donc décidé de suspendre ses livraisons de kits à son partenaires algériens Sovac.

«En raison de la crise politique en Algérie, Volkswagen a pour le moment suspendu la production dans ce pays d’Afrique du Nord. Les livraisons au partenaire officiel du pays, Sovac, ont également été suspendues», a déclaré Volkswagen à la demande de l’agence de presse allemande.

L’information rapportée par la presse allemande et reprise par les médias algériens est un coup dur pour le secteur automobile algérien, qui a déjà bien du mal à se développer.

Cette décision du géant de l’automobile allemand, qui intervient au lendemain de l’élection du nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune, s’explique par la crise politique que traverse l’Algérie depuis 10 mois et qui devrait se poursuivre encore avec l’élection d’un proche de Bouteflika et de Gaïd Salah, chef d’état-major et vice-ministre de la Défense.

De plus, Volkswagen manque de visibilité sur son projet avec le groupe Sovac du fait de la procédure lancée contre l’oligarque Mourad Eulmi, en prison depuis juin dernier.

Volkswagen est installé en Algérie depuis dix ans. Depuis 2016, le constructeur automobile allemand exploite une usine d’assemblage à Relizane dans une joint-venture, dans laquelle environ 50.000 véhicules ont été assemblés en 2018.

Cette annonce pourrait être suivie par celles d'autres investisseurs étrangers qui n'ont pas de visibilité sur la stabilité politique en Algérie, sachant que le mouvement populaire algérien, qui réclame depuis 10 mois un changement su système politique, affiche clairement son opposition à l'élection de Tebboune, un pur cacique du régime de Bouteflika.

Par Karim Zeidane
Le 15/12/2019 à 08h28, mis à jour le 15/12/2019 à 08h57