Algérie. Automobile: constructeurs français et allemands boycottent

DR

Le 15/02/2021 à 11h20, mis à jour le 15/02/2021 à 11h21

Malgré l'archarnement du régime algérien pour mettre en place une industrie automobile, les grands constructeurs restent réticents pour s'installer dans un pays où les récents partenaires sont tous en prison et où l'instabilité politique est un grand facteur de risque.

Ni Français ni d'Allemands en vue pour concrétiser la nouvelle stratégie de mise en plance d'une industrie automobilie algérienne, après le fiasco de la précédente. Selon le site d'information Algérie Part, les nouvelles ne sont pas du tout rassurantes, puisqu'aucun grand constructeur n'adhère réllement au nouveau cahier des charges de Ferhat Aït Ali, le ministre algérien de l'industrie.

"Pour le moment, aucun constructeur de grande envergure n’a manifesté son intérêt pour importer des véhicules neufs et de les commercialiser en Algérie. Aucun de ces constructeurs n’a entamé la moindre négociation pour lancer également des projets industriels consistant à mettre en place des usines de montage de véhicules neufs, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations", précise le site d'information.

Deux raisons expliquent la réticence des contstructeurs, la première étant l'obligation de s'associer à un opérateur national algérien pour pouvoir exporter les véhicules fabriqués en Europe, au Maroc ou en Asie, la seconde, plus grave encore, est "l’instabilité politique et juridique permanente dont souffre le pays".

Plus grave encore, "les marques françaises, Peugeot, Renault ou Citroën ont décidé ainsi de se retirer tout bonnement du marché algérien en refusant de s’associer avec des acteurs privés qui ne présentent aucune garantie de fiabilité et craignent une nouvelle crise d’instabilité institutionnelle dans le pays". De même, le premier constructeur mondial, l'Allemand Volkswagen, n'est pas non plus enthousiaste pour adhérer aux propositions des nouvelles autorités algériennnes.

En réalité, aucun d'eux n'est rassuré par son vécu récent en Algérie. Volkswagen a vu comment son partenariat avec la Sovac du milliardaire Mourad Oulmi a tourné en eau de boudin. Mourad et son frère Khider ont été condamnés à 10 et 5 ans de prison en octobre dernier.

Alors si les géants se bouchent le nez face à un projet industriel aux effluves peu ragoûtantes, la question se pose de savoir qui peut bien être intéréssé. II faut aller en Chine et en Corée, chez Chery et Kia pour voir des constructeurs intéressés. Le chinois Chery s'est allié à Auto Leader Company des frères Attia, "des hommes d’affaires très discrets originaires de Sétif". Ceux-là vont faire une incursion dans le secteur automobile après avoir fait fortune dans le secteur de la distribution de médicaments et de produits pharmaceutiques. Le constructeur aux voitures low-cost serait bien parti pour voir son dossier aboutir.

Quant à KIA, qui était représenté en Algérie par le milliardaire déchu Hassan Larbaoui, il pourrait revenir grâce au frère de ce dernier.

Par Djamel Boutebour
Le 15/02/2021 à 11h20, mis à jour le 15/02/2021 à 11h21