Incendies en Algérie: 65 morts dont 28 militaires, selon un nouveau bilan de la télé nationale

Un bâtiment en feu en Kabylie, mardi 10 août 2021.

Un bâtiment en feu en Kabylie, mardi 10 août 2021. . RYAD KRAMDI / AFP

Le 11/08/2021 à 11h12, mis à jour le 11/08/2021 à 11h48

Au moins 65 personnes parmi lesquelles 28 militaires ont perdu la vie dans les incendies qui ravagent depuis lundi soir le nord de l'Algérie, notamment en Kabylie, selon un nouveau bilan fourni mercredi par la télévision nationale algérienne.

"Le bilan des incendies de forêts est passé à 65 morts (28 militaires et 37 civils), pour la plupart dans la wilaya de Tizi Ouzou", a rapporté la télévision, ajoutant que 12 militaires étaient par ailleurs "hospitalisés dans un état critique.

Des pompiers soutenus par des militaires et des volontaires luttent mercredi pour tenter d'arrêter la course folle des flammes, qui ravagent depuis la veille le nord de l'Algérie, des multiples incendies qui ont fait au moins 65 morts parmi lesquels 28 soldats.

Sur des images de l'AFP, on peut voir des habitants tentant désespérément d'étouffer un départ de feu à l'aide de modestes branches.Alors que l'Algérie fait face à une vague de chaleur extrême, des vents propagent les feux et compliquent la tâche des secouristes, selon Youcef Ould Mohamed, un responsable local des forêts cité par l'agence officielle APS.

- 69 foyers -

Le porte-parole de la protection civile, Nassim Barnaoui, a dit mercredi à la presse que 69 foyers d'incendies au total étaient encore actifs, dans 17 wilayas (préfecture). Les plus importants se trouvent dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui a également connu le plus de pertes humaines."J'ai laissé tous mes biens dans mon village et je me suis enfui avec ma femme et mes trois enfants vers la ville de Tizi Ouzou" a dit a l'AFP Abdelhamid, un commerçant du village de Beni Yeni."Heureusement, je possède un appartement dans le centre de Tizi Ouzou, où je me suis réfugié avec ma famille et quelques voisins", a-t-il raconté.

Les internautes y appellent notamment à collecter de la nourriture, des médicaments et aider à l'acheminement de l'eau pour lutter contre les incendies.Plusieurs camions sont partis de la capitale transportant du matériel offert par des citoyens et des commerçants, a constaté un correspondant de l'AFP. Et une page "Médecins" sur Facebook a publié un appel à se porter volontaire pour venir en aide au personnel de l'hôpital de Tizi Ouzou.D'autres appels ont été lancés sur les réseaux sociaux exhortant les autorités à solliciter une assistance internationale.La piste criminelle a été évoquée par les autorités algériennes, qui n'ont toutefois donné aucune précision.La radio publique algérienne a annoncé mardi l'arrestation de trois "pyromanes" à Médéa. Un quatrième a été arrêté à Annaba, selon l'APS.

- "Origine criminelle" -

D'après le ministre de l'Intérieur, Kamel Beldjoud, une cinquantaine d'incendies "d'origine criminelle" attisés par les conditions météo ont débuté lundi soir.Le Premier ministre, Aïmène Benabderahmane, a lui évoqué plus de 70 incendies dans 18 wilayas (préfectures) du nord du pays. La protection civile a fait état d'une centaine de feux dans 16 wilayas.Les villes de Bouira, Sétif, Khenchela, Guelma, Bejaïa, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Tiaret, Médéa, Tébessa, Blida et Skikda sont touchées, a indiqué sur Twitter la direction générale de la protection civile.Le pire drame est survenu mardi en fin de journée quand 28 militaires ont péri alors qu'ils évacuaient des villageois menacés par les flammes, dans les montagnes de Bejaïa et Tizi Ouzou.Trente sept civils ont perdu la vie depuis le début de ces incendies, selon un nouveau bilan mercredi de la télévision nationale.Chaque année, le nord de l'Algérie est touché par des feux de forêt. En 2020, près de 44.000 hectares de taillis sont partis en fumée. Les autorités avaient annoncé avoir arrêté plusieurs auteurs d'incendies criminels.Ce phénomène s'amplifie alors que les incendies se multiplient à travers le globe. Ils sont associés à divers phénomènes anticipés par les scientifiques en raison du réchauffement de la planète.L'augmentation de la température, la multiplication des canicules et la baisse des précipitations par endroit est une combinaison idéale pour le développement des feux.La chaleur extrême doit se poursuivre jusqu'en fin de semaine au Maghreb, jusqu'au 15 août selon les services météorologiques algériens, avec des températures atteignant 46 degrés.En Tunisie voisine, la capitale Tunis a battu mardi son record absolu, avec 49 degrés. Une quinzaine de départs de feu ont été enregistrés dans le nord et le nord-ouest, sans heureusement faire de victime, selon Moez Triaa, porte-parole de la protection civile.Sur la rive nord de la Méditerranée, la Grèce et la Turquie ont été les plus touchés ces deux dernières semaines, avec une série d'incendies violents qui ont fait huit morts sur les côtes turques et trois morts en Grèce.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 11/08/2021 à 11h12, mis à jour le 11/08/2021 à 11h48