C'est ce qu'on appelle des dégâts collatéraux. Alors que la rue algérienne accentue la pression sur le régime, voilà que les manifestations font tomber des têtes. En effet, la présidence algérienne vient de limoger Tawfik Khelladi, jusqu'ici patron de l'Entreprise nationale de télévision (ENTV). Il a été remplacé par Lotfi Cheriet.
L'information a été donnée par la chaîne de télévision Ennahar, sans fournir plus de précisions sur les raisons de ce changement à la tête de la télévision nationale.
Cependant, ce limogeage intervient cinq semaines après le début des manifestations, dont la principale revendication est de demander le dapart de Bouteflika au terme de son mandat le 28 avril.
L'ENTV, faut-il le rappeler, a fait le choix de couvrir les manifestations en insistant non pas sur la revendication principale qui est le départ de Bouteflika, mais sur le changement du système uniquement.
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Le nouveau directeur de l'ENTV est un homme du sérail, puisqu'il est actuellement membre de l'agence de régulation de l'audiovisuel et ce depuis la création de cette instance en 2016.
Auparavant, il avait été coopté comme membre de l'équipe de campagne de Bouteflika en 2009. Mais surtout, parmi ses hauts faits d'arme, on peut citer la réalisation en 2017 d'un reportage intitulé "pour que nul n'oublie" dans lequel il avait diffusé des images choc de la décennie noire.
En 2007, alors qu'il était directeur de la Canal Algérie, chaîne publique de télévision, les images des caricatures danoises du prophète Mohammed avaient été diffusées dans le JT. Cela lui avait valu son limogeage, néanmoins sans qu'il ne soit écarté de l'entourage de Bouteflika.