Le RCD algérien appelle à la création d’une Fédération des Etats d’Afrique du nord

Mohcine Belabbas, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).

Mohcine Belabbas, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). . DR

Le 02/05/2016 à 06h53

Le 1er mai a été l’occasion pour le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de dresser un tableau sombre de la situation en Algérie. Appelant le gouvernement à sortir de la culture de rente, il lie la réussite d’une telle transition à la création d’un espace économique nord-africain.

Lors de la fête du 1er mai, et en marge d’un colloque sur «L’Economie et le coût de la non-intégration nord-africaine», organisé par son parti, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a appelé à la création d’une Fédération des Etats d’Afrique du nord.«Au delà des nombreuses études qui chiffrent les pertes économiques de ce blocage, le RCD inscrit son action dans une régionalisation qui redonne du sens aux territoires à travers l’institution d’une Fédération des Etats d’Afrique du nord. (…) Une Afrique du nord démocratique», a t-il souligné, dans son discours inaugural.Pour le RCD, une journée comme le 1er mai, fête du travail, est une bonne occasion pour lancer ce débat qui fait défaut à l’Algérie. Le colloque a été marqué par des interventions d’hommes politiques, d’économistes et d’universitaires qui ont mis l’accent sur trois points fondamentaux : la transition économique et le passage d’une économie de rente à une économie de production, les solutions envisageables pour endiguer la crise financière en trouvant de nouveaux financements hors recettes d’hydrocarbures et, enfin, le coût, jugé par certain exorbitant, de la non intégration de l’Afrique du nord.En clair, afin que l’Algérie puisse réussir sa transition d’une économie basée sur la rente pétrolière à une économie diversifiée, «nous avons une conviction, l’avenir de notre pays est inséparable de l’espace nord-africain», a expliqué le président du RCD.Au delà de cette déclaration, le dirigeant du RCD a été très critique en dressant un tableau sombre de la situation économique, politique et sociale de l’Algérie. Il a notamment mis l’accent sur l’ampleur de la corruption, de la fraude, de l’évasion fiscale, du blanchiment et des transferts illicites d’argent.Revenant sur la chute des cours du pétrole, il a expliqué qu’en place de développement d’une économique de production, «la rente a malheureusement inhibé l’effort et l’innovation».Face à cette situation, les conférenciers ont souligné la nécessité d’engager des réformes profondes pour résoudre les problèmes économiques structurels, dont particulièrement le déficit budgétaire qui dépasse les 12%du PIB depuis plusieurs années.

Par Karim Zeidane
Le 02/05/2016 à 06h53