Algérie: le RCD craint une «révolte aux conséquences incalculables»

Mohcine Belabbas, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).

Mohcine Belabbas, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).. DR

Le 08/10/2016 à 18h00, mis à jour le 08/10/2016 à 18h20

Le conseil national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), réuni en session ordinaire, a tiré à boulets rouges sur l’équipe de Sellal et dit craindre le pire pour l’Algérie. Le parti compte participer aux prochaines joutes électorales pour mieux se faire entendre.

Fidèle à sa ligne, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) n’a pas été tendre à l’égard du gouvernement du premier ministre Sellal. Profitant de la tenue de son Conseil national, réuni en session ordinaire le 07 octobre, à Alger, le RCD a tiré à boulets rouges sur le régime.

"En ce vingt-huitième anniversaire des évènements d’octobre 1988 où l’armée algérienne a tiré sur la jeunesse pour protéger un régime qui a confisqué la souveraineté du peuple par la dictature, tous les indicateurs de la situation du pays indiquent qu’aucune leçon n’a été tirée de cette tragédie", souligne d’emblée le parti dans un communiqué publié aujourd’hui samedi 8 octobre.

Et le parti d'épeler, dans son rôle d'opposition, un chapelet de facteurs à même de conduire le pays vers une révolte. "L’érosion continue du pouvoir d’achat de larges couches de la population sous l’effet conjugué d’une dévaluation du dinar, de l’augmentation des prix de la plupart des produits et des services et de la stagnation des salaires est annonciatrice de graves troubles sociaux". 

Plus loin dans cette même communication, il en rajoûte une couche. "L’austérité organisée autour des investissements structurants dans la loi de finances 2016, et reconduite avec plus de rigueur dans le projet de la Loi de finances 2017, ne peuvent que faire le lit d’une révolte aux conséquences incalculables".

Pour établir son diagnostic et ses prévisions, le RCD s’est basé sur des rapports établis par ses structures régionales qui ont fait ressortir les inquiétudes des populations et leurs ressentiments face à la cherté de la vie, à la montée du chômage, aux difficulté d’accès aux soins et à la démission des pouvoirs publics, le tout corsé par la corruption et les détournements.

Enfin, face à cette situation, et afin de jouer pleinement son rôle, le RCD, après avoir boycotté les élections de 2002 et celles de 2012, rompt avec la politique de la chaise vide. Son conseil a décidé par un vote la participation du parti aux prochaines élections législatives qui auront lieu au printemps prochain, pour mieux faire entendre sa voix.

Par Karim Zeidane
Le 08/10/2016 à 18h00, mis à jour le 08/10/2016 à 18h20