Algérie: rétropédalage de Tebboune après son offensive contre Haddad

Ali Haddad, patron des patrons algériens.

Ali Haddad, patron des patrons algériens.. DR

Le 27/07/2017 à 14h57, mis à jour le 27/07/2017 à 15h12

Après avoir montré les muscles contre le patron des patrons, Ali Haddad, le Premier ministre algérien, Abdelmajid Tebboune, joue la carte de l'apaisement en l'invitant au dialogue tripartite. Avec ce revirement, la presse algérienne se pose des questions.

La purge de l'après-Sellal que comptait mener Abdelmajid Tebboune est en train de tourner au ridicule, selon la presse algérienne. En effet, après l'humiliation infligée à Ali Haddad, influent patron des patrons algérien, l'heure semble brusquement être à l'apaisement. Le cabinet de Abdelmajid Tebboune a envoyé un courrier à "Monsieur Ali Haddad", en sa qualité de "président du Forum des chefs d'entreprise", l'invitant à une rencontre avec le chef du gouvernement pour "définir ensemble" les modalités de la " prochaine Tripartite". Si ce n'est pas une volonté manifeste de jouer la carte de l'apaisement, cela y ressemble. 

Car, les deux dernières semaines ont été marquées par une joute par voie de presse interposée, mais également in vivo, entre les deux hommes. 

Tebboune avait d'abord fait virer Ali Haddad de l'inauguration de l'Ecole supérieure de la sécurité sociale, avant de lui servir, ensuite, une série de mises en demeure concernant les marchés publics qui lui ont été confiés. Hier mercredi, ce sont plusieurs pages de publirédactionnel qui ont été diffusées par le groupe de Haddad, ERHTP Haddad, pour réfuter les accusations du gouvernement. 

Tout ceci ressemble a une grosse farce, selon les organes de presse algériens, qui concluent que les deux hommes sortent affaiblis de cet étonnant strip-tease politico-économique. En effet, les uns et les autres se sont dénudés, soit pour avoir voulu montrer un pouvoir qu'ils n'avaient peut-être pas, soit parce que devant se justifier suite au pugilat contre eux.

Tebboune est-il allé trop loin, ou trop vite en besogne? Sans doute. Mais cela ressemble à un rappel à l'ordre de la part de ses vrais chefs, qui remettent ainsi le génie de la lampe à sa place après l'avoir brièvement libéré. Au même moment, Ali Haddad, qui avait pour habitude d'exhiber partout ses accointances avec le premier cercle du pouvoir, a reçu une douche froide avec les injonctions récentes, voire les rabaissements.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 27/07/2017 à 14h57, mis à jour le 27/07/2017 à 15h12