Alger charge le chef du Polisario de répondre à Macron

Brahim Ghali, le chef du mouvement indépendantiste du Polisario

Brahim Ghali, le chef du mouvement indépendantiste du Polisario. DR

Le 09/12/2017 à 18h52

Brahim Ghali, le chef du mouvement indépendantiste du Polisario, en répondeur automatique d'Alger, affirme "mettre en garde Paris" après la déclaration d'Emmanuel Macron qui ne cite que l'Algérie comme protagoniste dans le conflit du Sahara marocain.

Voilà trois longs jours que les apparatchiks d'Alger ruminaient leur colère, sans savoir comment réagir face à la gifle diplomatique reçue lors de la visite du président Emmanuel Macron. Ils ont fini par envoyer au charbon le valet de service Brahim Ghali, le fameux chef du Polisario.

Dans une dépêche, l’Algérie Presse Service (APS) affirme que vendredi 8 décembre, "Brahim Ghali a mis en garde (sic!) la France contre toute approche unilatérale" dans le conflit au Sahara marocain. 

Les dirigeants algériens n’en pouvaient plus de ravaler leur salive après qu’Emmanuel Macron ait clairement désigné l’Algérie comme le protagoniste du conflit face au Maroc. Le Polisario a été sciemment ignoré par le chef de l’Etat français dans sa réponse à un journaliste algérien qui l'interrogeait sur sa position sur le différend au Sahara. "Notre position équidistante sur cette question est bien connue et n’a pas changé. Et elle ne changera pas. Le dialogue entre l’Algérie et le Maroc sur cette question est primordial". 

A Alger, on était face à un dilemme cornélien: soit répondre à Macron et être mouillé davantage qu’on ne l’est, soit ne pas démentir l’évidence, ce qui aurait confirmé le rôle fourbe que joue le voisin Est du Maroc. Face à cette équation quasi insolvable, Alger a choisi de faire le mort dans un premier temps, avant de se servir de sa marionnette, Brahim Ghali, le chef du Polisario.

C’est donc ce dernier qui, dans une réaction burlesque, bande les muscles pour défendre ses protecteurs qui se terrent dans leur silence, toute honte bue.

Emmanuel Macron, qu'à Alger on considérait comme un ami quand il y a déclaré que la colonisation était un crime contre l'humanité, est subitement devenu quelqu'un dont il faut se méfier. Sa franchise sur le rôle de l'Algérie dans le conflit du Sahara et sur l'obligation de ne plus vivre dans le passé concernant la relation entre l'Algérie et la France ne plaira jamais à ces hôtes du 6 décembre dernier. 

 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 09/12/2017 à 18h52