Alors que la rue arabe et musulmane est très remontée contre les Etats-Unis et Israël, il ne fait pas bon d’être accusé de commercer avec l'ennemi. C'est ce qui arrive à la Société nationale d'électricité et du gaz (Sonelgaz), un groupe public accusé d’avoir importé du matériel «made in Israël».
Selon le député Lakhdar Benkhellaf, de l’Alliance Nahda-Adala-Bina, qui dit avoir adressé au ministre algérien de l’Energie une correspondance en ce sens, le matériel incriminé aurait été importé en date du 3 avril dernier.
Obligée de réagir, Sonelgaz s'est fendue d'un communiqué dans lequel elle reconnaît les faits, mais en se victimisant. Selon la société, dans le cadre de la réalisation d’une centrale électrique à Oran, elle a importé, via le consortium franco-américain Cegelec-General Electric, du matériel électrique. En vérifiant le matérien, sa filiale d’ingeneering CEEG a découvert que le matériel importé, soit un millier de composants, comportait un élément avec la mention «Made in Israël».
Lire aussi : Algérie: en grande difficulté, la Sonatrach dans l'obligation de se restructurer
D’après le groupe algérien, immédiatement après avoir remarqué ce lot, en avril dernier, les services de sa filiale ont informé la douane et un huissier de justice avant d’interpeller le consortium Cegelec-General Electric qui a reconnu sa faute et récupéré le matériel en cause. Un nouveau matériel européen a été acheminé en octobre dernier.
Mais le député qui a dévoilé l’affaire, cachée par la Sonelgaz depuis plusieurs mois, affirme que le matériel "israélien" se trouverait toujours dans l’une des filiales de Sonelgaz, à Oran.
Face au tollé soulevé par cette affaire, Sonelgaz tente de se dédouaner en annonçant avoir déposé une plainte auprès d’une juridiction compétente contre le consortium-constructeur franco-américain Cegelec-General Electric.
Mais pourquoi la Sonelgaz a-t-elle attendu que l'affaire soit dévoilée pour s'ériger en victime et porter plainte? Telle est la question que tout le monde se pose.