Algérie: les autorités spectatrices des viols en série de Subsahariennes à Oran

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Le 20/04/2018 à 13h26, mis à jour le 20/04/2018 à 13h32

La Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme dénonce des actes barbares qui paraissent avoir pour but de décourager les migrants subsahariens de venir en Algérie. Les autorités semblent cautionner, puisqu'elles n'interviennent pas.

Chiens lancés contre les migrants subsahariens d'Algérie, leurs femmes violées sous leurs yeux alors qu'eux-mêmes sont violentés sous la menace de sabres. Les faits que dénonce la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) sont d'une violence inouïe. 

Selon la LADDH, plus aucun Subsaharien de la cité des Amandiers à Oran n'ose mettre le nez dehors, ni pour faire les courses ni pour trouver des petits boulots. Ces migrants ne dorment plus, de peur de voir débarquer en pleine nuit leurs agresseurs. 

"Depuis plusieurs jours, il y a des attaques criminelles menées par des personnes encagoulées qui pénètrent dans ce qui leur sert de logement pour les agresser, les voler, les violenter, violer leurs femmes et cela sans qu’aucune autorité n’intervienne", dénonce la LADDH, citée par Algérie Focus. Le fait que ni la police ni la gendarmerie n'effectuent de patrouilles pour protéger cette population vulnérable semble montrer que le gouvernement algérien cautionne ces faits d'une extrême gravité. 

La LADDH pointe du doigt " la politique très agressive entretenue par l’Etat à l’encontre de ces migrants", notamment avec les opérations d'expulsion en masse. Ladite politique encourage "ces hordes qui passent à l’action sans que personne n’intervienne". 

Les Africains, quant à eux, ne doutent plus que les autorités algériennes soient complices de cette violence mue par le racisme. Pas plus tard qu'hier, la presse a annoncé le rappel des représentants diplomatiques maliens à Alger et Tamanrasset. Ce matin, le ministre des Affaires étrangères a voulu nuancer ces informations en affirmant qu'il ne s'agit pas de rappel de l'ambassadeur et du consul, mais d'une réunion devant avoir lieu à Bamako avec l'ambassadeur d'Algérie à Bamako. Il y a trois mois, le ministre nigérien avait tapé sur la table pour interdire les expulsions de migrants vers son pays. Peu de temps auparavant, c'est la Guinée qui rappelait son ambassadeur. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 20/04/2018 à 13h26, mis à jour le 20/04/2018 à 13h32