En Algérie, c'est acté concernant la future candidature de Bouteflika pour un cinquième mandat. Après avoir tourné autour du pot pendant des mois, les caciques du régime ont été obligé d'abaisser leurs masques. Reste que c'est une chose de parler de la candidature de Bouteflika à un cinquième mandat, mais c'en est une autre de convaincre de la pertinence de la candidature d'un homme âgé de 82 ans, qui ne se déplace qu'à grande peine sur un fauteuil roulant, qui ne parle plus aux Algériens par par discours lus par d'autres, et qui ne parviens même plus à accréditer les ambassadeurs étrangers. C'est du moins l'avis d'un analyste politique du site Tout sur l'Algérie.
"Qu’un président sérieusement amoindri par la maladie et qui a exercé le pouvoir pendant 20 ans, sollicite, à 82 ans, le droit de le garder pour cinq autres années, ce n’est pas le meilleur exemple de respect des règles de la démocratie et de l’alternance. Pour un précédent, c’en est un et l’exercice ne peut être que difficile", explique l'auteur de l'article, Makhlouf Mehenni.
En réalité, le mensonge de 2014 qui avait permis à Bouteflika de candidater à la présidentielle ne peut plus fonctionner. En effet, après son AVC, le discours officiel était qu'il avait simplement eu "un accident ischémique sans séquelles", c'est-à-dire une attaque cardiaque bénigne sans grande conséquence. Mais, ce n'était qu'un bluff que ne tarderont pas à révéler les faits. Car, Bouteflika ne s'exprime que par le mouvement de son index. S'il réussit à faire un geste de la main, la télévision nationale algérience s'en sert en meubler ses rares apparitions. Tout compte fait: "le faux espoir d’une guérison rapide ne peut être fait miroité cette fois", tranche Tout sur l'Algérie.
Alors dans contexte où il est évident que cette candidature relève du ridicule, Djamel Ould Abbès et son armée d'apparatchiks n'ont aucune gêne à sortir de leur besace quelque fadaise pour justifier cette folie. En substance, ils disent que "ce n'est pas le président Bouteflika qui s'aggripe au pouvoir, mais ce sont toute les composantes du peuple qui lui demandent de rester au pouvoir". Cette ligne de défense est pour contrer ceux qui comparent Bouteflika et son avidité pour le pouvoir à Harpagnon, le fameux avare de Molière, et son attachement à sa cassette.
Toujours selon TSA, la déraison qui guide cette candidature explique également que les partisans du régime se soient lancés dans une campagne 10 mois avant l'échéance électorale. Alors qu'en 2009 et 2014, "le président ne dévoilait ses intentions qu’à deux ou trois mois du scrutin et, à pareille période, même les plus zélés de ses soutiens n’osaient pas évoquer sa candidature".
Sauf que visiblement, le contexte n'est plus le même, car actuellement tout le monde sait que la fin est proche et qu'il faut organisé le hold-up le plus rapidement possible. Comme de toute manière il s'agira d'une victoire à la hussarde, il n'y a pas besoin de perdre du temps.