Alger ouvre son ciel aux avions espions américains

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Le 21/06/2018 à 15h51, mis à jour le 21/06/2018 à 15h55

L’Algérie autorise un avion espion américain à survoler son territoire dans le cadre des missions antiterroristes dans la bande sahélo-saharienne. S’agit-il d’un nouveau fléchissement de la politique algérienne dans la lutte contre le terrorisme au Sahel?

Alger, accusé de ne pas soutenir la lutte contre le terrorisme au Sahel, commence-t-il a faire évoluer sa position? On est en droit de nous poser la question après un certain nombre de faits en ce sens. Le dernier en date est l’autorisation de survol du territoire algérien par un avion espion américain. En effet, selon Maghreb Confidentiel, «les autorités algériennes autorisent depuis peu un avion de renseignement américain à survoler son territoire pour effectuer des missions dans la bande sahélo-saharienne».

L’avion en question serait un biréacteur Gulfstream IV, basé au niveau de l’aéroport de Trapani en Sardaigne, en Italie. Selon toujours Maghreb Confidentiel, qui explique que l’appareil en question était jusque-là déployé sur le front libyen, «l’autorisation de survoler le territoire algérien marque un changement» du côté d’Alger qui a toujours refusé à ouvrir ses cieux aux avions espions américains traquant Al-Qaeda au Maghreb islamique au Sahel, depuis l’Espagne ou l’Italie».

Si une telle information est confirmée, elle montre que le degré de coopération entre Alger et Washington ne s’arrête pas seulement aux simples «échanges de renseignements» évoqués par les responsables des deux pays. Rappelons qu’en mars dernier, le New York Times et le Washington Post révélaient la présence de soldats américaines en Algérie. Des révélations qui remettaient au goût du jour l’existence d’une base secrète américaine en Algérie.

En plus, l’ouverture du ciel algérien aux avions espions américains pourrait être considérée comme un revirement de la politique algérienne en matière de lutte contre le terrorisme au Sahel. Alger avait toujours souligné son opposition à l’intervention de forces étrangères au niveau de la région et refuse à ce titre d’apporter son soutien à la Force G5 Sahel parrainée par la France.

Toutefois, accusé de soutenir certaines fractions terroristes actives au Mali, Alger a tout dernièrement décidé aussi d’expulser plus d’une centaine de terroristes du groupe Ançar Dine d’Iyad Ag Ghali de son territoire.

Quant aux Etats-Unis, cette révélation montre qu’ils sont engagés à fond dans la lutte contre les groupes terroristes au Sahel. Suite à la mort en 2017 de 4 membres des forces spéciales américaines au Niger, dans une embuscade tendues par un groupe terroriste, les Etats-Unis avaient fini par reconnaître la présence de 6.000 soldats, dont essentiellement des membres des forces spéciales, en Afrique.

Par Karim Zeidane
Le 21/06/2018 à 15h51, mis à jour le 21/06/2018 à 15h55