Depuis jeudi 6 juillet, la ville sud-algérienne de Béchar est en proie à de violentes émeutes. Les populations locales protestent contre la pénurie d'eau, ainsi que les nombreuses promesses, jamais respectées, de la part des autorités. Surtout en matière d'attribution de logements. En réalité, la véritable cause de mécontentement est le profond sentiment d'injustice à l'égard du pouvoir central qui n'a que faire des préoccupations des Algériens du sud du pays. Pour le gouvernement algérien, seule compte réellement la côte méditerranéenne du pays et les localités qui lui sont proches.
Selon un site proche des sécuritaires algériens, il s'agit de la deuxième révolte des provinces du sud algérien qui dénoncent ainsi une "discrimination les maintenant dans une extrême précarité". Il y a quelques années, quand l'Algérie a voulu explorer le gaz de schiste, ces mêmes provinces se sont élevées, avant que les manifestations ne se radicalisent.
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Pour éviter que les choses ne dégénèrent, les autorités algériennes sont en train de bricoler des solutions ça et là. Ainsi, une promesse est faite de ramener l'eau depuis le barrage de Djorf Torba, situé à 200 km de Béchar. De même, 11.000 lots de terrains, ainsi que 1.170 logements leur sont promis. Encore une autre promesse qui leur est faite et qui risque d'être rangée dans les tiroirs sitôt les manifestants quitteront les rues.
Quoi qu'il en soit, si les autorités se sont empressées de faire miroiter ces solutions, c'est essentiellement parce qu'elles craignent une contamination des autres villes du sud. Car l'Algérie est une vraie poudrière sociale depuis que la manne pétrolière s'est tarie. Elle risque d'exploser à la moindre étincelle. "Ces émeutes sonnent comme un avertissement sérieux quant à la fragilité de la paix sociale dans tout le pays, du fait que les problèmes dont se plaignent les populations de Béchar sont les mêmes partout", écrit le même site d'information. Visiblement peu rassuré par ce climat délétère, l'analyste de ces évènements poursuit: "Le plus grand péril est que ces frustrations sociales, qu’il n’est plus facile de contenir, viennent à se greffer à l’instabilité que connaît le pays au plan politique".