Algérie: le chef des services de renseignement limogé

Le nouveau chef de la police, Mustapha Lahbri, mène une véritable purge.

Le nouveau chef de la police, Mustapha Lahbri, mène une véritable purge. . DR

Le 18/07/2018 à 14h38, mis à jour le 18/07/2018 à 14h58

Le chef des services de renseignement algériens a finalement été limogé. La purge se poursuit au sein des services de sécurité. En cette veille d'élection présidentielle, à qui profite-t-elle?

Comme annoncé, le chef des services de renseignement algériens n'a pas survécu à la vague de limogeages. Djilali Boudalia a été démis de ses fonctions mardi 17 juillet, selon la presse algérienne. Il est la dernière victime de la purge en cours au sein des services de sécurité et qui aurait comme point de départ -selon certains- l'affaire des 701 kg de cocaïne découverts au port d'Oran. D'autres préfèrent parler de conditions troubles, sans formuler d'hypothèse. Enfin, d'autres encore estiment qu'à un an de l'élection présidentielle, les apparatchiks ont besoin d'avoir les coudées franches et que cette purge leur est nécessaire pour prendre le contrôle total de l'appareil de sécurité. 

Avant le départ de Boudalia, au moins cinq changements majeurs sont intervenus dans ce corps, sans parler de la tête de la Gendarmerie qui a également sauté. Il y a d'abord eu le chef de la police, le général Abdelghani Hamel qui a été remplacé par le colonel Mustapha Lahbri. A peine deux semaines après sa prise de fonction, celui-ci a limogé les chefs de la Sûreté des wilayas d'Alger, d'Oran, de Tlemçen et de Tipaza. 

Dans un pays dirigé par un clan, il est important d'avoir en main la police, la Gendarmerie et l'armée entre ses mains. Or, aujourd'hui, il ne fait aucun doute que Abdelaziz Bouteflika, cloué sur un fauteuil roulant depuis son AVC d'avril 2013, n'est plus le maître à bord. Ceux qui dirigent à sa place, notamment son frère, ont besoin que les chefs de la sécurité leur prêtent allégeance. Or, rien n'était garanti avec les hommes en place avant ces changements. 

Quant à l'affaire de la cocaïne d'Oran, elle aurait eu un effet déclencheur, offrant l'alibi parfait pour mettre en oeuvre cette entreprise machiavélique. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 18/07/2018 à 14h38, mis à jour le 18/07/2018 à 14h58