Le procureur d'Alger reproche Salim Yezza un post publié sur le réseau social Facebook en janvier 2014. C'est donc quatre ans et demi après cette publication qu'intervient la justice répressive algérienne. Une attitude que dénoncent les organisations de défense des droits de l'Homme. "Le procès engagé contre Salim Yezza, outre le fait qu’il est un procès d’opinion juridiquement infondé, intrigue par l’opacité de ses finalités. Il intervient à un moment d’intenses tensions en hauts lieux. Un moment de luttes sourdes sur fond de Cocaïne Gate et de valse de responsables de tous rangs", écrit un blogueur sur le site Algérie Part.
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Salim Yezza a été arrêté le 15 juillet dernier, alors qu'il s'apprêtait à prendre un vol pour Paris à partir de l'aéroport de Biskra. 4 ans et demi après s'être exprimé, il est ainsi poursuivi pour des déclarations dont le délai de prescription est de trois ans. Selon la presse algérienne qui de manière générale se contente de publier deux à trois lignes sur son cas, les chefs d'inculpation sont "l'incitation à attroupement" et "l'incitation à la haine". Salim Yezza encourt une peine de prison de deux ans ferme et une amende de 100.000 dinars, soit environ 750 dollars.
Salim Yezza est un militant kabyle né dans la localité de Tkoukt, dans les Aurès en Algérie au début des années 1980. Il est connu pour avoir été membre du mouvement "Citoyen" dans sa ville. Il vit en France depuis 2011 et s'était rendu en Kabylie pour des raisons personnelles.