Algérie: après la police et la gendarmerie, l'armée dans la ligne de mire de Bouteflika

Le général Gaïd Salah est-il l'homme qui tire les ficelles concernant le limogeage des chefs de la police et de la Gendarmerie?

Le général Gaïd Salah est-il l'homme qui tire les ficelles concernant le limogeage des chefs de la police et de la Gendarmerie? . DR

Le 18/08/2018 à 09h36, mis à jour le 18/08/2018 à 09h48

Bientôt des têtes devraient tomber au sein de l'Armée nationale populaire (ANP), annonce une source digne de foi. Cette nouvelle purge viserait à faire le ménage dans la grande muette en prélude de l'annonce de la candidature de Bouteflika à un 5e mandat.

Après avoir fait tomber plusieurs têtes dans les forces de sécurité, le clan Bouteflika compte s'attaquer à l'Armée nationale populaire (ANP). C'est ce qu'annonce la presse algérienne que cite l'agence russe Sputnik. Ainsi, pour l'heure, ce sont deux vétérans de la lutte anti-terrpriste qui ont été prié de se mettre au vert. Il s'agit du général Saïd Bey qui a déjà eu à diriger 3 des régions militaires les plus importantes de son pays et de Lahbib Chentouf, actuel chef de la première région militaire. 

Ainsi, ne sont concernés que les chefs de régions militaires mis à la retraite. Il s'agit d'une décision émanant visiblement de Bouteflika selon des sources proches de l'armée. Pour l'heure, il n'est donc pas question de se débarrasser du général Gaïd Salah dont les ambitions présidentielles sont un secret de Polichinelle.

Mais si le flou avait été entretenu concernant les motivations de la purge des corps de la police et de la gendarmerie, cette fois on évoque clairement la perspective de l'annonce de la candidature pour un 5e mandat. Par ailleurs, des politiques avaient appelé l'armée à prendre le pouvoir pour sortir l'Algérie de la crise. Depuis, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a essayé de mener une communication politique destinée à rassurer.

Quant au général Gaid Salah, chef d'état-major général des armées et vice-ministre de la Défense, après avoir observé une longue période de silence, il a finalement décidé de sortir de son mutisme. Il a déclaré, bien tardivement, que l'Armée algérienne était républicaine et qu'elle le restait. 

A ce jour, plusieurs hauts responsables dans la police et la gendarmerie ont déjà été écartés, à commencer par les ex-chefs de ces deux corps, en passant par celui des services secrets. Le clan de Abdelaziz Bouteflika avait pris comme prétexte le scandale du trafic de cocaïne pour effectuer le plus grand nettoyage au sein de ces forces de sécurité. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 18/08/2018 à 09h36, mis à jour le 18/08/2018 à 09h48