Ahmed Gaid Salah semble avoir pris conscience et accepté ce qui lui arrive en tant que chef d'Etat-major de l'armée nationale populaire (ANP) algérienne. Celui qui est aussi vice-ministre de la Défense s'est exprimé largement hier, lundi 10 septembre, alors qu'il visitait la 3e région militaire. Le moins que l'on puisse dire c'est que ses propos démontrent qu'il veut s'éviter une plus grande humiliation. Son discours ambigü et décousu se contente d'aligner des termes creux ou compliqués pour justifier la purge récemment opérée, et qui a fini de le transformer en pantin aux pouvoirs fictifs.
Ainsi, Gaïd Salah explique les dizaines de l'imogeages qui touchent le commandement de l'armée, de la police et de la gendarmerie par la nécessité "d’alternance sur les fonctions et les postes pour en faire une tradition militaire à pérenniser, permettant ainsi de motiver la ressource humaine, de valoriser son riche capital d’expériences et de l’encourager à fournir davantage d’efforts au service de l’ANP".
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Une prose aussi creuse qu'inutile qu'il étaye en affirmant également que "l’indice de compétence et le critère du mérite sont le phare qui illumine correctement le droit chemin que nous empruntons et qui vise l’ancrage du principe d’alternance".
Ahmed Gaïd Salah, qui était l'un des hommes pressentis à la succession de Bouteflika, est visiblement en train de capituler face au clan Bouteflika. De la manière dont cette purge est menée, ce vice-ministre, jadis très puissant, est définitivement exclu de la course. En conséquence, il ne lui appartient plus de justifier pourquoi il n'a plus aucun pouvoir.
Pour cette énième sortie, Ahmed Gaïd Salah s'est tout de même bien gardé de parler de son allégence au chef de l'Etat. Mais, étant donné la tournure que prennent les évènements, c'est une lapalissade que de dire que tout le pouvoir de l'Algérie est désormais entre les mains de l'entourage de Bouteflika.