Algérie. Terrorisme: Pourquoi l'ONU s'inquiète-t-elle de la situation sécuritaire dans le pays?

Centre Anti-terroriste

Centre Anti-terroriste. DR

Le 03/10/2018 à 11h19, mis à jour le 03/10/2018 à 11h22

L'ONU s'inquiète de la situation en Algérie à cause des conséquences que pourraient avoir d'éventuels actes terroristes.

A tout moment, l'Algérie pourrait exploser. C'est un secret de Polichinelle, mais venant des Nations Unies, cette information prend une autre dimension. Dans un rapport, intitulé "Exposé de la Stratégie mondiale des Nations Unies pour la lutte antiterroriste" adressé à ses membres, l'ONU affirme avoir de "vives inquiétudes" concernant le risque "d'attentats terroristes" dans ce pays d'Afrique du Nord. L'information a été donnée par le quotidien arabophone El Khabar qui explique que le document appelle ainsi l'Etat algérien à "renforcer la protection des points névralgiques", notamment ses infrastructures. 

Selon l'ONU, des attentats terroristes sur de tels édifices "pourraient provoquer un grand dysfonctionnement dans les secteurs public et privé et avoir des répercussions indirectes au-delà des activités vitales du pays". C'est pourquoi l'ONU appelle à ce que les autorités algériennes redoublent de vigilance, en s'appuyant si nécessaire sur le privé et la société civile. il s'agira ainsi pour l'Algérie d'adopter une "démarche gouvernementale globale". 

Evidemment, si l'ONU soulève ces points liés à la sécurité algérienne, c'est parce que le pays est à l'origine de l'ensemble des problèmes de terrorisme que connaît la région Sahélo-saharienne. Les terroristes qui pullulent au Mali et au Niger, circulent librement en Algérie. Il leur suffit simplement de traverser la frontière pour être considérés comme des civils. Tous leurs trafics qui servent au financement de leurs activités criminelles sont effectués à partir de l'Algérie, y compris l'achat et la vente d'armes. Aujourd'hui encore, des terroristes se rendent régulièrement aux autorités algériennes afin de bénéficier de la loi d'amnistie, ce qui est une preuve du danger récurrent qui guette le pays et la sous-région. 

Ne faut-il pas rappeler qu'Al Qaïda pour le Maghreb islamique (AQMI), principale organisation à l'origine de la situation d'instabilité au Nord Mali et dans le Sahel, est une émanation du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) qui a semé la terreur en Algérie dans les année 1990? 

Par Djamel Boutebour
Le 03/10/2018 à 11h19, mis à jour le 03/10/2018 à 11h22