A ce rythme, Gaïd Salah risque d'avoir besoin d'un soutien psychiatrique, tellement il semble sur le point de perdre la tête. En l'espace d'une dizaine de jours, depuis le 29 décembre dernier, il n'a cessé d'adresser des messages plus virulents les uns que les autres aux généraux à la retraite et aux partis politiques algériens. Avec, à la clé, des menaces de poursuites et des formules frôlant l'insulte.
Le dernier de ces messages est celui contenu dans un communiqué officiel, diffusé ce mardi 8 janvier, et destinés, encore une fois, aux généraux à la retraite. Alors qu'il en est à son troisième jour de visite à Oran, la deuxième région militaire, frontalière avec Oujda, le vice-ministre de la Défense s'est fendu d'une nouvelle, diatribe, dans la même veine que les précédentes.
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"Je tiens, à cette occasion, à rappeler, voire attirer l’attention sur, cette importante question où certains individus et partis mus par des ambitions démesurées et animés par des intentions sournoises ont pris l’habitude, à l’approche de l’échéance électorale présidentielle, de tenter de préjuger, sans véracité, des prises de positions de l’institution militaire vis-à-vis des élections présidentielles, et s’arrogent, même, le droit de parler en son nom par tous les moyens, notamment les médias", tempête-t-il.
Pour Gaïd Salah, les personnes qu'il vise font "prévaloir leurs intérêts personnels étriqués et leurs ambitions démesurées qui [ne sont], absolument pas en rapport avec leurs véritables capacités".
Et, sur sa lancée, ce général de corps d'armée de poursuivre: "ces individus optent, désormais et sans scrupule, pour cette démarche en paroles et en actes, en faisant fi de toutes les traditions et les bonnes valeurs desquelles est imprégné l’Algérien correct et qui sont adoptées par le peuple algérien pour devenir parmi ses spécificités qui le singularisent d’autrui", affirme-t-il, péremptoire.
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Fait curieux: à aucun moment, Gaïd Salah ne cite le nom du général à la retraite Ali Ghediri, mais le message et le ton lui sont très certainement destinés. Il accuse ces personnes "d'affabulations débridées, découlant d'un narcissisme maladif, qui les pousse jusqu'à prétendre bien connaître le haut commandement de l'armée nationale populaire, pour prévoir sa position vis-à-vis des élections présidentielles; grave dérive qui dénote d’un seuil inquiétant d’inconscience que seule l’ambition aveugle peut provoquer ", s'effarouche-t-il.
En réalité, cette nouvelle sortie témoigne d'une vraie nervosité des autorités civiles et militaires algériennes, qui savent bien que l'Algérie peut facilement basculer à cause de la fragilité de ses institutions, notamment celle de la présidence de la république.
D'ailleurs, cet énième énervement de Gaid Salah contre Ali Ghediri a pour unique origine les vérités que ce dernier ne cesse de leur asséner. Et qu'ils ne veulent visiblement pas entendre. Encore moins lire, dans une diffusion publique.