Après la journée de vendredi dernier, marquée par des manifestations historiques, au cours desquelles des centaines de milliers d'Algériens dans la rue, ce lundi 11 mars est d'ores et déjà marqué par plusieurs mouvements d'humeur.
Le retour de Abdelaziz Bouteflika de son séjour sanitaire à Genève, après 15 jours d'absence, est loin d'apaiser la colère populaire. En effet, la mobilisation contre le projet de cinquième mandat voulu pour le président sortant reprend de plus belle, et plusieurs anciens soutiens de Bouteflika rejoignent ce mouvement d'opposition.
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Ainsi, la communauté universitaire, qu'il s'agisse des enseignants ou des étudiants, vient de rejeter la décision du ministère de l'Education nationale d'avancer la date des vacances de printemps.
Dans le secteur des transports, les agents du métro algérois ont décidé de mener une "grève de zèle". Ce mode de transport en commun ne sera désormais assuré qu'une partie de la journée, et pour certaines destinations, sera exceptionnellement gratuit.
De même, le transport par autobus est perturbé depuis deux jours. Les véhicules de la compagnies UTESA sont immobilisés.
A Béjaïa également, à 220 kilomètres à l'est d'Alger, le même scénario se reoroduit, avec une autre grève des transports par autobus. De même, dans le port de Béjaïa, les employés entament leur deuxième jour de grève.
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Dans plusieurs établissements scolaires, les enseignants sont aux abonnés absents, et obsèervent, eux aussi, une grève, de sorte que les élèves sont livrés à eux-mêmes.
Dans le privé aussi, plusieurs entreprises sont touchées par des débrayages.
Les employés de Cevital poursuivent leur grève, alors que dans la zone industrielle de Baba Ali, la plus importante de la capitale, les ouvriers ont également cessé de travailler.
En réalité, toute l'Algérie tourne au ralenti et les autorités sont sur le pied de guerre.
A Alger, dans les rues adjacentes au siège de la présidence, les forces anti-émeutes sont positionnées tout au long des parcours qui y mènent. C'est notamment le cas dans le boulevard Mohammed V, où beaucoup d'estafettes des forces de police sont alignées.
Pendant ce temps, sur les réseaux sociaux, beaucoup d'activistes doutent du retour effectif de Bouteflika.
En effet, malgré l'atterrissage de son avion dans la base aérienne de Boufarik, à 35 kilomètres d'Alger, aucune image de lui n'a été montrée ni à la télévision, ni sur le web.