Alors que la police des frontières laissait entendre dans la presse qu'elle n'avait pas de liste de personnalités interdites de quitter le territoire, voilà qu'un document, ce qu'il y a de plus officiel, émane du parquet algérien, et affirme tout le contraire.
Ce lundi 1er avril, le procureur de la république a diffusé un communiqué dans ce sens.
"Conformément aux dispositions de l'article 11 alinéa 3 du code de procédure pénale, le parquet général près la Cour d'Alger porte à la connaissance de l'opinion publique, que des enquêtes préliminaires sont mises en oeuvre pour des faits de corruption et de transferts illicites de capitaux vers l'étranger", affirme ce document.
Dans ce cadre et pour la nécessité des enquêtes, "le procureur de la république près le tribunal de Sidi Mohamed a procédé à l'application des dispositions de l'article 36 bis du code de procédure pénale et a pris des mesures conservatoires en ordonnant l'interdiction de sortie du territoire à l'encontre de certaines personnes", conclut le communiqué.
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Il serait étonnant que la police aux frontières (PAF) algérienne n'ait pas été informée au préalable de cette mesure du procureur, alors qu'elle est censée l'appliquer.
Pour rappel, la presse algérienne a fait état de l'établissement d'une liste de 150 personnalités proches du régimes, qui seraient concernées par les enquêtes et qui ne peuvent, par conséquent, plus quitter le pays.
On compte dans cette liste, des personnalités de premier plan, comme Ahmed Ouyahia, ex-Premier ministre, Ali Haddad qui, jusqu'à la semaine dernière, était encore le président du patronat algérien ou encore Mahieddine Tahkout, un magnat des affaires.