Où est donc passé Ahmed Ouyahia, pendant que son ami Bouteflika vit ses premiers jours d'ex-président?
Selon les toutes dernières indiscrétions, il chercherait à lui succéder, plutôt qu'à surveiller ses arrières.
Une décision à la sagesse plus que discutable, si l'on sait qu'il a été interdit de quitter le territoire national algérien. Il est donc exposé, plus que tout autre dirigeant, à des poursuites judiciaires.
Selon le site d'information Tout sur l'Algérie, celui qui a occupé le poste de Premier ministre à quatre reprises a confié à son entourage sa volonté de briguer la magistrature suprême, lors la prochaine élection présidentielle, qui doit se tenir dans moins de trois mois.
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Ahmed Ouyahia a d'ores et déjà programmé une tournée à l'intérieur du pays afin de "préparer le terrain". Il s'agirait donc, pour lui, de mener une campagne électorale avant l'heure.
Sauf que voilà: les choses ne s'annoncent pas si simples pour lui, car son parti, le Rassemblement National Démocratique (RND), est très secoué par le mouvement de protestation, déclenché en février dernier.
D'une part, Seddik Chehib, le porte-parole du RND, n'a d'ailleurs pas hésité à désavouer Ahmed Ouyahia, pourtant leader de son parti.
Chehib a même ouvertement exigé avec les militants d'Alger le départ d'Ouyahia. Ce dernier a répliqué en demandant l'exclusion de son porte-parole du RND.
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D'autre part, les responsables RND, dans une quizaine de wilayas seraient "venus se réfugier à Alger avec leurs familles pour échapper à la colère de la rue de leur localité", selon Tout Sur l'Algérie. Dans ces conditions, un ancien dirigeant du RND se demande "comment peuvent-ils organiser des meetings" pour Ouyahia, rapporte le média électronique.
Visiblement, la nouvelle et vaste ambition de Ouyahia l'empêche d'ouvrir les yeux sur la triste réalité des faits. Car pour beaucoup d'Algériens, Ahmed Ouyahia est tout aussi comptable que Bouteflika dans la gestion du pays, lui qui a été son Premier ministre à trois reprises, mais également son directeur de cabinet.
Avant de faire valider son éventuelle candidature, il lui faudra montrer patte blanche, et prouver que ça n'était pas lui qui avait été l'auteur de certaines lettres attribuées à Bouteflika, comme l'en accuse ouvertement Amar Saâdani, l'ancien secretaire général du Front de libération nationale (FLN).
A l'évidence, le réveil d'Ouyahia risque d'être très difficile.