Hier, mercredi 10 avril, Ahmed Gaïd Salah, sur un ton martial, a menacé la rue algérienne, qu'il considère désomais comme subversive parce que continuant à réclamer le départ du système.
Après avoir catégoriquement le principe d'un "vide constitutionnel", il a accusé les manifestants de brandir des "slogans irréalistes visant à (...) détruire les institutions de l'Etat".
Dans cette vidéo, à Alger, les manifestants ont d'ores et déjà compris son jeu et adressent un message clair à son protégé: "Bensalah dégage".
Il s'agit là autant d'une fin de non recevoir du chef de l'armée algérienne et véritable homme fort du pays que d'une menace contre "la Révolution du sourire".
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Or, depuis l'intronisation de Abdelkader Bensalah comme président par intérim, les rues des grandes villes bouillonnent.
Dès mardi dernier, la police a eu recours à des jets de grenades à gaz lacrymogène pour disperser les étudiants qui ont clairement manifesté leur rejet du successeur intérimaire de Bouteflika.
Car Bensalah, qui préside le sénat depuis 17 ans, est une vraie figure du système, que les manifestants dénoncent depuis près de 7 semaines.
Tout ceci tend à montrer que ce huitième vendredi de manifestations risque de pousser le chef de l'armée à une confrontation avec la rue.
C'en est fini du discours laudateur et trompeur proclamant à cor et à cri que l'armée était au côté du peuple.
Dans les rues d'Alger, la détermination de Gaïd Salah à réprimer la manifestation de demain est manifeste.
En effet, les médias rapportent que les forces de l'ordre quadrillent les rues dans pratiquement toutes les villes qui pourraient connaître des manifestations violentes.
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A Alger, alors qu'on est que jeudi, une manifestation a actuellement cours contre le système et la police anti-émeute barre, au moment où nous mettons en ligne, la route aux protestataires avec des moyens démesurés selon la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH).
En effet, pour la première fois depuis le début des protestations, des camions équipés de canons sonores émettant jusqu'à 165 décibels, l'équivalent du bruit émis par avion de ligne au décollage, sont de sortie.
Partout, sur les artères menant vers le siège de la présidence et devant la grande poste d'Alger ou le Palais du peuple, d’importantes moyens sont déployés, dont les éléments des forces anti-émeute.
A Bouira, en Kabylie, toujours selon les médias algériens, des fourgons de la Gendarmerie nationale sont actuellement stationnés sur l'axe principal reliant la ville à ses plus proches localités.
Tout ceci laisse à penser que la journée de demain, vendredi 12 avril, pourrait marquer un tournant et que le caractère pacifique des manifestations aura fait long feu.
Car dans les réseaux sociaux comme dans les partis de l'opposition, on dénonce une tentative de Ahmed Gaïd Salah d'imposer une transition pilotée par le système, sous le couvert de la Constitution.
Toute la question est de savoir que fera Gaïd Salah si la rue montre sa détermination à ne pas se laisser voler sa révolution.
Car actuellement, le joueur d'échecs que le chef d'état-major prétend être est aujourd'hui devenu un roi nu.