Algérie: deux ex-Premiers ministres et plusieurs anciens et actuels ministres convoqués par la justice

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Le 21/04/2019 à 08h22, mis à jour le 21/04/2019 à 08h24

Deux anciens Premiers ministres et plusieurs ex-ministres et hauts responsables de l’ère Bouteflika sont convoqués par la justice. Ils sont accusés de dilapidation des deniers publics, de détournement et d’accaparement illicite de privilèges. L'argentier actuel du pays est lui aussi convoqué.

Après les oligarques, c’est au tour de plusieurs hommes politiques proches du camp Bouteflika de se retrouver dans le collimateur de la justice.

En effet, plusieurs membres des équipes gouvernementales d’Abdelaziz Bouteflika lors de ces dernières années sont convoqués par la justice. Parmi eux, deux anciens Premiers ministres, des anciens ministres et des ministres actuellement en fonction ainsi que des élus du peuple.

Selon les médias algériens, c’est la première fois en Algérie que des ex-Premiers ministres et des ministres en fonction sont convoqués par la justice.

Les ex Premier ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont été convoqués par le procureur de la République près du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger. Le premier est accusé de dilapidation de deniers publics et d’accaparement illicite de privilèges. 

L’actuel ministre des Finances, Mohamed Loukal, ex-gouverneur de la Banque d’Algérie, a lui aussi été convoqué par la justice pour dilapidation des deniers publics et accaparement illicite de privilèges.

Rappelons que lors de son dernier discours, le vice-ministre de la Défense et chef d’état-major, Gaïd Salah, a souligné que des privilégiés ont bénéficié des crédits indus de milliers de milliards de dinars algériens, causant un préjudice au Trésor public algérien.

Pour sa part, l’ex-Premier ministre Sellal et l’ex-ministre des Transports et des travaux publics, Abdelghani Zaalane, qui furent brièvement, tous deux, directeurs de campagne de Bouteflika lors de sa tentative de briguer un 5e mandat présidentiel, devront répondre à l’enquête judiciaire relative aux fonds de la campagne du candidat Bouteflika.

Ces deux personnalités sont interdites de sortie du territoire jusqu’à la fin de l’enquête judiciaire sur la gestion des fonds de la campagne.

D’autres cadres du FLN et des hommes d’affaires qui avaient sponsorisé la campagne de Bouteflika sont, eux aussi, visés par la justice.

De même, Djamel ould Abbes, ex-secrétaire général du FLN et l’un des premiers (et très zélé) défenseurs de la candidature de Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, et Said Barkat, deux anciens ministres, actuellement sénateurs du tiers présidentiels, sont également convoqués par la justice, qui souhaite les entendre dans une enquête de détournement de fonds au sein du ministère de la Solidarité nationale.

La commission juridique du Conseil de la nation (Sénat) devrait se réunir ce dimanche pour statuer sur la demande de lever de leur immunité parlementaire afin qu’ils puissent répondre de leurs actes devant la justice.

Rappelons aussi que plusieurs oligarques proches du clan Bouteflika sont entendus par la justice dont Ali Haddad, ancien président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) et Mahieddine Tahkout pour corruption et transferts illicites de fonds.

Vendredi dernier, le 19 avril, c'était au tour de Isaad Rebrab, l’homme le plus riche d’Algérie et du Maghreb de répondre à une convocation de la gendarmerie.

En plus du blocage de ses unités industrielles par le clan Bouteflika, l’homme a aussi été interrogé, selon la presse algérienne, sur certaines de ses entreprises, le financement de certaines acquisitions à l’international et sur ses relations avec certains sécuritaires, proches de Said Bouteflika.

Par Karim Zeidane
Le 21/04/2019 à 08h22, mis à jour le 21/04/2019 à 08h24