Les manifestants, rassemblés à cet endroit depuis le 6 avril pour réclamer le départ du président Omar el-Béchir, exigent désormais la dissolution du Conseil militaire de transition.
Ce Conseil a pris les commandes du pays après la destitution le 11 avril par l'armée de M. Béchir sous la pression de la rue, après quatre mois d'une contestation populaire inédite déclenchée par le triplement du prix du pain.
"Les routes doivent être rouvertes immédiatement pour faciliter la circulation des trains et des autres moyens de transport dans la capitale et les autres Etats", a déclaré lundi le Conseil militaire dans un communiqué. L'armée souligne la nécessité d'assurer la circulation des "produits essentiels".
Lire aussi : Soudan: rupture consommée entre l'opposition et le Conseil militaire de transition
Le chef du Conseil, le général Abdel Fattah al-Burhane, avait déjà dimanche soir fait monter la pression sur les manifestants en "condamnant le blocage de routes et la fouille de personnes sans en avoir l'autorité".
"Cela ne peut plus continuer, parce que la sécurité est de la responsabilité de l'Etat", avait-il ajouté.
Mais sur place des manifestants demeuraient insensibles à ces injonctions.
"Les check-points vont continuer de fonctionner comme avant", a déclaré à l'AFP une protestataire, Kawthar Hasaballah, 23 ans.
Les manifestants doivent passer par plusieurs points de contrôle pour accéder aux abords du QG militaire, avec notamment une fouille corporelle et une vérification des sacs, a constaté l'AFP
Les dirigeants de la contestation ont annoncé dimanche une suspension des discussions avec l'armée sur un transfert du pouvoir à des civils, et accusé le Conseil militaire d'être composé d'anciens éléments du régime de Béchir, qui a régné pendant trois décennies sur le Soudan.
Pourtant, cette attitude tranche avec les déclarations précédentes de l'armée qui affirmait vouloir remettre le pouvoir aux civils.
Pas plus tard que dans la soirée du dimanche, Abdel Fattah al-Burhane, le chef du Conseil militaire de transition au Soudan, a réaffirmé cet engagement à remettre le pouvoir au peuple. Une annonce qui était intervenue, peu avant une conférence de presse prévue par les meneurs de la contestation.