Comme annoncé, l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia comparait ce matin devant le procureur du tribunal de Sidi M’Hamed d’Alger.
Il est arrivé peu avant 10 heures au tribunal, où il sera auditionné dans le cadre d’une enquête sur des affaires de «dilapidation des fonds publics et de privilèges indus».
Un important dispositif sécuritaire a été déployé autour du tribunal, où une foule nombreuse a scandé des slogans hostiles à l’ex-Premier ministre. Des cris "Iuyahia Essariq" ("Ouyahia le voleur") lui ont été lancés par la foule à sa descente d’un véhicule.
C’est là un des symboles du régime de Abdelaziz Bouteflika qui fait face à la justice.
Ahmed Ouyahia est aussi l’une des personnalités les plus honnies du système que les Algériens veulent mettre à bas.
La semaine dernière, Ouyahia, voyant son avenir s’assombrir en Algérie, a préféré mettre sa famille à l’abri à Alicante, dans le sud de l'Espagne.
Cette convocation de l’ex-Premier ministre intervient au lendemain de celle de l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, et actuel ministre des Finances, Mohamed Loukal, sous le coup de chefs d'inculpation similaires.
Plusieurs oligarques proches du clan Bouteflika et des sécuritaires croupissent actuellement en prison, dans le cadre d'une série d'enquêtes liées à la corruption et à de fausses déclarations en matière de transferts de capitaux, et d’importations de biens.